« Mère et fils » est certainement sa série la plus personnelle et la plus troublante. Avec pudeur et délicatesse, il nous emmène dans l’intimité de familles où l’amour absolu que le fils voue à sa mère résonne comme une ode universellement touchante. Il pose un regard tendre et sans faux-fuyant qui laisse entrevoir les frontières ténues entre protection et domination, tendresse et soumission, qui régissent les rapports mère/fils, et peut-être plus largement, les rapports entre les femmes et les hommes dans le monde méditerranéen.
«George habite le quartier de Shoubra, où vit la plus grande communauté copte du Caire. George est très pudique, il a longuement hésité avant de poser. Puis il a accepté en me disant: Ma mère est une partie de moi-même. Enfant, il était le souffre-douleur à l’école. C’est ma mère qui m’a dit qu’il fallait que je muscle mon corps pour que je puisse me défendre.»
Ces vingt portraits photographiques d’une subtilité rare sont ici accompagnés d’un texte littéraire de Philippe Mezescaze qui connaît bien l’œuvre de Denis Dailleux.
Pour cette série photographique, Denis Dailleux a reçu en février 2014 le 2e prix du World Press Photo dans la catégorie « Staged portrait ».
Denis Dailleux, who lives in Cairo, never stops unveiling the Egyptian people since falling in love with them fifteen years ago. “Mères et fils » (mothers and sons) is certainly his most personal and most unsettling series. With modesty and tact, he photographs the intimacy of families where the son’s love for his mother resonates like a universally touching ode. The photographer received a World Press Photo Award for this work in the “Staged Portrait” category.
