Né en 1935 à Alger. Diplômé de l’école de photo de Vevey (Suisse), part aux USA, devient le correspondant de Gamma et crée en 1968 le 1er bureau de Gamma USA. Membre fondateur de Sygma en 1973, il ouvre, avec sa femme Eliane, Sygma USA. Publié dans tous les magazines internationaux, il a obtenu de nombreux prix pour avoir été le premier photographe à traiter le sujet des « enfants au travail » à travers le monde. Nommé Chevalier des Arts & Lettres en 1996 ; introduction de Agnès de Gouvion Saint-Cyr, préface de Eliane Laffont, photos en n.b. et en couleurs.
Born in 1935 in Algeria. Attended the prestigious School of Graphic Arts in Vevey, Switzerland. After moving to the US in 1964 as Foreign Correspondent and he becomes a founding member and Director of both Gamma & Sygma Agencies. He is the recipient of many awards including : The Oversea Press Club, The World Press General Picture, The NY Newspaper Guild, The Nikon World Understanding. In 1996, he was awarded the French National Order of « Chevalier des Arts & Lettres » ; introduction by Agnès de Gouvion Saint-Cyr, foreword by Elian Laffont.
Correspondant étranger: un titre qui sent l’aventure. Animé par le désir d’être témoin de son temps, Jean- Pierre Laffont est parti à la découverte du monde en toute liberté. Couvrir l’actualité, raconter des histoires, voilà ce qu’il a toujours voulu faire. Il part aux États-Unis en 1964 où il devient le seul photographe correspondant pour Gamma en 1968, puis pour Sygma en 1973, dont il ouvre les deux bureaux. Libre, passionné, persévérant, Jean-Pierre aime travailler seul, uniquement pour ce qu’il pense être important. Il fait ses propres itinéraires, choisit ses histoires, construit ses reportages, prend ses rendez-vous, avance ses frais, développe ses films, édite ses photos et écrit ses textes. Il n’aime travailler qu’en « spéculation ». J.-P. n’a jamais aimé travailler en commande et les besoins du marché n’entraient jamais dans ses décisions de couvrir telle ou telle histoire. L’aspect financier ne l’intéressait pas. Seul son désir d’informer et de donner son témoignage photographique le motivait. Jean-Pierre aime la presse et n’a jamais pensé un instant que son travail pouvait être publié ailleurs que dans des journaux et des magazines. Reporter ou artiste? Comme beaucoup de photographes de cette génération, Jean-Pierre ne se prenait pas pour un artiste. Et pourtant, comme un artiste, il suivait sa propre inspiration. Après l’abondance des événements des années 1970 eti1980 aux États-Unis, il va travailler ses reportages plus en profondeur, rester dans un même endroit pour une longue période et élargir l’éventail de ses sujets. Certains de ses reportages seront récompensés par de nombreux prix et ses photos sur « les enfants au travail » auront une profonde influence sur la façon dont le monde perçoit ce problème aujourd’hui. C’est avec des photojournalistes comme Jean-Pierre Laffont qu’est né le mythe du grand reporter, qui suscite tant de vocations. Aujourd’hui, ce métier est en pleine mutation et cette façon de travailler bientôt révolue. La plupart des photojournalistes ne peuvent plus vivre seulement de la vente de leurs photos dans la presse. Tout bascule et l’avenir du photojournalisme traditionnel est en train de se réécrire. « Photojournaliste » et « correspondant étranger » : mots qui font tant rêver. Pour combien de temps encore. Depuis que je connais Jean-Pierre, je suis très émue de voir que son amour pour son métier n’a pas changé. Il pensait que ses photos contribueraient à changer le monde, je peux seulement ajouter qu’elles restent les témoins de la grande aventure de sa vie, et de notre vie ensemble. -Eliane Laffont, New York, juillet 2008