S’il est souvent mentionné ,que , David Seymour, dit Chim, fut, en 1947, l’un des fondateurs de la célèbre agence Magnum, l’importance de sa contribution à l’émergence du photoreportage moderne reste en partie méconnue. On se souvient que Robert Capa, son confrère et ami, aimait pourtant à dire : « C’est lui le vrai photographe », exprimant ainsi son admiration pour cette grande figure du photojournalisme, avec laquelle il partagea convictions et champs de bataille, notamment ceux de la guerre civile espagnole où l’engagement de Chim aux côtés des soldats républicains fut exemplaire.
D’origine juive polonaise, David Seymour a connu très tôt l’exode puis l’exile définitif, d’où, peut-être, sa grande empathie profondément humaniste sur les situations qu’il s’est attaché à documenter.
Cette expérience intime de l’exode et du déracinement, explique peut-être la haute sensibilité de son œuvre qui se révèle notamment dans les reportages qu’il effectue en 1947 pour l’UNICEF où il donne à voir les multiples traumatismes des enfants de la guerre dans une Europe dévastée. Il meurt à 45 ans, sous les balles d’une mitrailleuse égyptienne, dans les derniers jours de la crise du canal de Suez ; introduction et commentaires des photographies de Carole Naggar, 87 photos en duotone, notices biographique et bibliographique.