Monographie de ce photographe (1882-1966) qui a su mener le pictorialisme parfois doucereux vers le modernisme le plus radical.
Très présent sur la scène internationale de la photographie de 1900 à 1917, Alvin Langdon Coburn (1882-1966) est de ceux qui conduisent du pictorialisme parfois doucereux au modernisme le plus radical (Vortographs de 1917). Ce Bostonien d’origine, fervent amateur de culture européenne, côtoie Alfred Stieglitz et Edward Steichen, adhère à Photo Secession et publie ses images dans Camera Work. “Faites quelque chose d’atrocement mauvais si vous voulez, mais ayez un regard neuf”, écrit en 1916 cet activiste de la photographie qui se passionnera pour l’avant-gardisme, assurant un lien étroit entre l’Europe et les États-Unis, qu’il quitte définitivement en 1912 pour s’installer en Grande-Bretagne.
Son intérêt pour la signification symboliste de l’image, son goût pour une large diffusion, qu’il met en œuvre par la publication de portfolios, font de lui un artiste singulier, adepte d’une sorte de religion de la photographie, œuvre de l’esprit, susceptible d’introduire à une vision mystique du monde ; texte de Michel Frizot, photos n.b. reproduites en duotone.