Des J.O. de Tokyo en 1964 à ceux de Moscou en 1980, Raymond Depardon apprend que, pour saisir un événement, il faut le devancer. Ainsi parvint-il à immortaliser la naissance du « Fosbury Flop », à capter la grâce des gymnastes. Mais aussi le poing levé des athlètes noirs américains à Mexico en 1968 et la prise d’otages de la délégation israélienne à Munich en 1972. Le stade et l’Histoire.
Tout jeune reporter-photographe, je suis envoyé à Tokyo en 1964. Le Japon accueille les premiers jeux Olympiques modernes. La télévision découvre le sport. Ses images, bien qu’elles soient encore en noir et blanc font des athlètes des stars authentiques et solitaires. Aux Jeux de Mexico, en 1968, les champions noirs se dressent contre la ségrégation, poings levés. Ils ont défié les dieux, en longueur, en hauteur, en vitesse. Jamais l’homme n’a été plus près des étoiles. Vient l’époque où sport et politique s’entremêlent, avec le drame de Munich en 1972 et sa meurtrière prise d’otages. Pourtant les Jeux continuent.
Les Africains courent encore plus vite et les femmes sautent de plus en plus haut: c’est la révélation des minorités et le triomphe du sport pour les citoyens du monde. En 1976, à Montréal, une petite Roumaine fait trembler de joie des millions de spectateurs. C’est la mondialisation des émotions et le signe précurseur de la chute des Murs: les Jeux sont en avance. À Moscou, en 1980, malgré les impressionnantes pyramides humaines de la cérémonie d’ouverture, tout le monde est reparti trop vite. La télévision est en couleurs…
Mais les images fixes, en noir et blanc, sont toujours là pour nous émouvoir, nous faire sourire et rêver.
A chaque fois, le photographe réussi à nous émouvoir en montrant les temps forts des Jeux Olympiques auxquels il a participé en tant que reporter. Il montre les moments d’intense émotion, de joie, de douleur, de tristesse chez ces athlètes qui courent après un titre de gloire ; photos en n.b.