Mirkine Léo

Léo Mirkine, né le 9 juillet 1910 à Kiev et mort le 7 novembre 1982 (à 72 ans) à Saint-Paul-de-Vence, est un photographe français d’origine ukrainienne, spécialisé dans le cinéma.

Léo Mirkine est connu notamment pour son travail de photographe de plateau sur les films Un carnet de bal de Julien Duvivier, J’accuse d’Abel Gance, Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque, Les Diaboliques de Henri-Georges Clouzot, Et Dieu… créa la femme de Roger Vadim.

Léo Mirkine a neuf ans lorsque la Révolution d’Octobre le déracine pour la France. Vers 1930, il étudie les Beaux-Arts et l’architecture à Paris tout en développant sa passion pour la photographie. Très vite, il va se tourner vers le cinéma. D’abord figurant, il devient assistant décorateur avant d’exercer comme photographe de plateau à partir de 1933 à la demande de Christian-Jaque pour le film Un bœuf sur la langue.

Compagnon de route du Parti communiste français, il est l’un des membres fondateurs en 1935 avec Jean Renoir de la première Maison de la Culture. Mirkine participe alors à environ cinq films par an. L’année suivante, il retrouve Renoir sur le tournage de La Vie est à nous, film de propagande commandé par le Parti à l’heure du Front populaire.

Mobilisé et envoyé dans la région de Sedan, il rejoint l’état-major comme photographe. La débâcle l’amène à Montauban et en juillet 1940 il part pour Nice, en zone libre. Mirkine ouvre alors son magasin (Tout pour le Cinéma et la Photo), alterne les reportages, les portraits et les incursions sur les plateaux voisins des Studios de la Victorine. Sa boutique devient un studio où sont réalisés photos d’identité et faux papiers, ainsi qu’une boîte aux lettres pour les mouvements de résistance Combat et Quatorze Juillet.
Alors qu’il est recherché par la Gestapo, Mirkine travaille sur Les Visiteurs du soir (1942) ou Les mystères de Paris (1943). Il est arrêté en juillet 1944 sur le tournage du film Les Enfants du paradis.
Envoyé au camp de Drancy (département de la Seine), il sera libéré en même temps que la Capitale.

Mirkine devient par la suite membre actif du Comité de libération du cinéma et réussit à récupérer 70 caisses de pellicule vierge que les Allemands destinaient aux franquistes. Une partie de La Bataille du rail de René Clément est tournée avec cette pellicule, en 1945.

À partir de 1946, il suit le Festival de Cannes, bientôt rejoint par son fils Yves.

En 1949, alors qu’il est photographe sur le film La Belle Meunière de Marcel Pagnol il double également certaines scènes en 16 mm sur une nouvelle émulsion couleur et sera ainsi à l’origine de l’une des premières tentatives de gonflage en 35 millimètres. En 1956, il est le photographe de plateau du film qui va révéler Brigitte Bardot, Et Dieu… créa la femme, premier film de Roger Vadim. En 1959, il participe à la première coproduction franco-russe Normandie-Niémen de Jean Dréville, tournage qui dure plus de huit mois. Il revient avec l’un des premiers reportages photo sur l’URSS.

Au cours des années 1960, Léo Mirkine ajoute une recherche esthétique sur les nus féminins à son parcours de photographe.

Tous les magazines achètent les clichés des Mirkine père et fils, les majors américaines leur donnent libre accès à leurs stars. Paris-Match, Jours de France, Cinémonde et Ciné Revue les publient régulièrement. Les grandes compagnies américaines de cinéma, Artistes Associés, 20th Century Fox, Columbia et Warner Bros., achètent les photos Mirkine. Autonomes grâce à leur laboratoire de Nice et animé par une volonté d’indépendance, les Mirkine développent eux-mêmes films et épreuves.

En 1981, Mirkine décide à soixante et onze ans de couvrir son dernier festival, complétant ainsi les quelque 120 000 négatifs déjà réalisés.

La devise de Mirkine était : « se trouver avant les autres au bon endroit, et deviner que ce qui semble aujourd’hui sans importance sera demain de l’histoire ». -Biographie du site Wikipedia