Sugiyama Yukiko

Je suis née à Kyoto, au Japon en 1985, et j’ai obtenu un Master of Fine Arts du cours de sculpture (Kishio Suga Seminar) au Kanazawa College of Art en 2011.
Je vis entre Kyoto et Los Angeles, et présente mes œuvres photographiques.

J’ai commencé à utiliser l’appareil photo quand j’ai commencé ma carrière de sculptrice en 2017. J’envisage de prendre des images de la même manière que la création d’une sculpture.

​Cependant, bien que la sculpture se créée généralement à l’intérieur d’un studio, la photographie peut se faire n’importe où, surtout à l’extérieur. C’est dans cet esprit, que je choisis mes sujets dans les zones difficiles à atteindre. Il est important pour moi de passer à ces “œuvres de terrain” et de rapprocher ces sujets lointains du spectateur.

Dans mon processus photographique, j’utilise des appareils infrarouges et des drones. Les appareils photo numériques peuvent visualiser certains sujets que les yeux humains ne peuvent pas voir ou interpréter différemment. J’utilise l’appareil infrarouge pour séparer et visualiser les machines abandonnées comme des “objets artificiels” et des “objets naturels” tels que les plantes et les arbres.

Plus précisément, l’utilisation d’un appareil infrarouge me permet de représenter la chlorophylle, et les pigments dans les feuilles des plantes, en blanc, ce qui amplifie visuellement l’écart entre les artéfacts et les matériaux végétaux. Ce processus me permet d’exprimer mon concept qui met l’accent sur le contraste entre les “technologies périmées” et leur décomposition à la “vie des plantes” qui les entourent.

Je travaille sur un projet de photographies et des installations depuis 2017, intitulé “CRASH”.
La série “CRASH” ne fait pas référence à des incidents ou des accidents, elle représente plutôt la relation mutuelle entre la nature et les artefacts laissés par les humains. Ces artéfacts représentent l’aboutissement de technologies, abandonnées aux milieux naturels. Ces machines qui ont été jetées après avoir été jugées comme n’ayant plus de valeur par les gens, ne pouvaient que se rendre à l’environnement.
Malgré ce monde dystopique, semblable à un roman de science-fiction, cet afterworld, donne un aperçu d’une vérité rarement vue. En découvrant ces artefacts, littéralement des “objets étrangers” dans le monde naturel, et habituellement trouvés dans des endroits très éloignés, j’essaie de les photographier comme des visages ou des corps humains, faisant appel à l’humanité du spectateur. Parce qu’ils ne sont pas humains.

Le but de beaucoup de gens semble être seulement de se concentrer sur si nous pouvons continuer à exister, mais il est finalement impossible pour les humains de contrôler la nature. Depuis la naissance de ma génération, la dévastation de la Terre par les impacts humains a déjà commencé, et nous n’avions pas d’autre choix. Les artefacts que les humains ont créés n’ont pas seulement un impact sur la nature et endommagent les environnements, mais ils révèlent aussi leur propre danger et fragilité.

Beaucoup de gens n’ont pas les moyens de reconnaître ces situations, alors que les artistes savent comment les explorer et les voir. Je crois que c’est grâce au pouvoir d’expression et nous, les artistes, avons les moyens de visualiser ces choses et de les présenter au public. Je pense qu’il est crucial d’écouter les voix silencieuses de la nature, de faire appel au public par des preuves visuelles et de partager notre conscience et notre avenir.

Je peux dire que nous pouvons déjà voir des indices de la façon dont la société humaine viendra à sa fin et la prochaine époque de l’Anthropocène, qui viendra après l’Anthropocentrisme, viendra. Je voudrais utiliser la photographie comme médium pour documenter les paysages qui relieront et passeront à la prochaine époque comme des paysages de nouveaux types de relations. -traduit du site de la photographe www.yukikosugiyama.com