Miss.Tic

Miss.Tic, née le 20 février 1956 à Paris où elle est morte le 22 mai 2022, est une artiste de street art connue pour ses œuvres au pochoir, essentiellement sur les murs de la capitale française. Plasticienne et poétesse d’art urbain, ses œuvres apparaissent dans le paysage pictural et urbain à partir de 1985.

Son style est caractérisé par la représentation sensuelle de femmes aux cheveux sombres, accompagnées d’aphorismes exprimés sous forme de jeux de mots qui prônent la liberté.

Carrière

En 1985, Miss.Tic utilise les murs des quartiers de Ménilmontant, de Montmartre, du Marais, de Montorgueil et de la Butte-aux-Cailles comme lieux d’expression directe et synthétique pour y raconter sa vie, ses désirs, ses ruptures sentimentales, ses travers et ses fantasmes, et joue sur les stéréotypes de la femme séductrice, notamment le fétichisme. Son œuvre suscite un questionnement, foulant aux pieds les archétypes de la « femme marchandise ».

Pendant des années, ses pochoirs sont perçus par les autorités comme une expression de l’insécurité : en 1997, elle est arrêtée pour « détérioration d’un bien appartenant à autrui […] par des inscriptions, des signes ou des dessins, sans autorisation préalable, sur les façades, les véhicules, les voies publiques ou le mobilier urbain » et condamnée en janvier 2000 par la Cour d’appel de Paris à une amende de 22 000 francs (3 350 €). Profondément choquée et refusant d’être prise pour une délinquante, elle négocie avec les mairies, les commerçants et les habitants du 5e arrondissement et du 20e, mais également de la Butte-aux-Cailles, qui tombent d’accord pour qu’elle imprime ses pochoirs sur certains murs. De plus, dès les années 1990, certains artistes de rue font leur entrée dans les galeries d’art, les institutions se mettent peu à peu à reconnaître l’art urbain et Miss.Tic va pouvoir se défaire d’une marginalité inconfortable. Elle expose dans des galeries mais reçoit également des commandes de marques qui s’intéressent à son travail et à son image de Parisienne et de sorcière ludique : un loueur de véhicules utilitaires (UCAR), un malletier (Louis Vuitton), un couturier (Kenzo), un maroquinier (Lamarthe)… Paul Personne décide également de tourner un clip entouré de ses œuvres.

Les expositions dans des lieux de renom se font plus fréquentes, des foires d’art contemporain l’invitent, à Venise ou à Miami. En 2007, elle entre dans la collection du Victoria and Albert Museum de Londres et le cinéaste Claude Chabrol lui commande une affiche pour son film La Fille coupée en deux. En 2011, La Poste émet lors de la Journée internationale des droits des femmes des timbres reproduisant des œuvres de Miss.Tic, inspirées de ses pochoirs. La même année, au cours de l’été, l’Institut français de Berlin expose pendant dix semaines, sous le titre « Bomb it », une quarantaine de ses œuvres produites les dix dernières années. En 2013, l’Agglomération de Montpellier choisit Miss.Tic pour la réalisation du design de la 5e ligne de tramway de son réseau, prévue en 2017. Elle succède ainsi à Élisabeth Garouste et Mattia Bonetti (design lignes 1 et 2), et à Christian Lacroix (design lignes 3 et 4). À l’occasion d’une exposition à Deauville en 2018, elle propose d’apposer ses créations sur les murs de la Côte Fleurie, de Villerville à Trouville-sur-Mer.