Nous avons peu de choses qui voyagent avec nous d’un continent à l’autre autant que les traditions familiales. Nous avons des recettes et des textiles, des napperons au crochet et des perles Majok, et nous avons des albums photos. Certains visages de nos photographies sont dessinés avec un marqueur, certains découpés entièrement. Certaines photos sont beaucoup plus anciennes que moi, d’autres ont été imprimées à partir d’un iPhone. Les photos sont des gestes, des exemples de culture en mouvement. – Atong Atem
Commandé par Photo Australia pour le Festival international de photographie PHOTO 2022, Surat (qui traduit de l’arabe soudanais en « instantanés ») est un hommage aux photos de famille et aux personnages qui les composent. Atem revisite ses albums de photos de famille, qui couvrent des décennies et des continents, reconstituant et réinventant les scènes et les acteurs qu’ils représentent. Le livre qui en résulte est une série de performances en autoportrait, documentant l’acte de photographier et d’être photographié, encadrer et être encadré. C’est une représentation performative de la photographie, utilisant la répétition de s’habiller, assis, poser, changer, tester, ajuster et capturer qui est si souvent implicite dans le médium.
Mais au-delà de cela, Surat est une célébration du langage visuel des photographies de famille et de la photographie comme un prolongement de nos traditions orales. « Nous chantons des chansons pour raconter l’histoire et nous nous habillons et nous nous asseyons pour des photos afin de mythologiser nos histoires », dit Atem. Cette œuvre honore la tradition Dinka de tenue de documents et d’archivage en tant que pratique culturelle intime.
Pour Atem, le livre porte aussi sur le mouvement, à la fois géographique et historique. Comme elle l’explique, « C’est à propos du Soudan du Sud, de ce qu’on appelle l’Australie et partout ailleurs entre les deux que je me suis reposé la tête pour rêver de mon peuple – ou plutôt, les représentations de personnes que je ne connais pas mais qui sont connectées à travers des photographies. » ; co-édition avec Photo Australia (Melbourne), photos en couleurs.
We have few things that travel continents with us as familial practises. We have recipes and textiles, crocheted doilies and Majok beads, and we have photo albums. Some faces in our photographs are drawn over with a marker, some cut out entirely. Some photos are much, much older than me, others were printed from an iPhone. Photos are gestures, examples of culture in flux. – Atong Atem
Commissioned by Photo Australia for PHOTO 2022 International Festival of Photography, Surat (which translates from Sudanese Arabic as ‘snapshots’) is a homage to family photos and the characters within them. Working on the series throughout 2021, Atem revisited her family photo albums, which span decades and continents, restaging and reimagining the scenes and players they depict. The resulting book is a series of performances as self portraits, documenting the act of photographing and being photographed, framing and being framed. It is a performative depiction of photography, utilising the repetition of dressing, sitting, posing, changing, testing, adjusting and capturing that is so often implicit in the medium.
But beyond this, Surat is a celebration of the visual language of family photographs and photography as an extension of our oral traditions. ‘We sing songs to tell history and we dress up and sit for photographs to mythologise our histories,’ says Atem. This body of work honours the Dinka tradition of record-keeping and archiving as an intimate cultural practice.
For Atem, the book is also about movement, both geographic and historic. As she explains, ‘It’s about South Sudan, so-called Australia and everywhere else in between that I’ve rested my head to dream about my people – or rather, the depictions of people I don’t know but am connected to through photographs.’ ; co-edition with Photo Australia (Melbourne).
