Le smartphone, devenu appareil photo, s’insinue jusque dans les expos. Pour prélever, collecter, garder en mémoire ? Partager aussi peut-être les œuvres qui plaisent ou étonnent ? Et chacun ou chacune de chercher le bon angle au risque de s’interposer entre une œuvre et les autres visiteurs. Ce ne sont plus alors seulement les visiteurs qui font écran lorsqu’ils sont trop nombreux, mais les écrans des smartphones renvoyant tout ou partie des œuvres…
… à moins qu’ils ne participent eux-mêmes à une mise en abyme, si un autre visiteur venait à user et abuser de son portable lui-aussi.
D’abord désorienté et quelque peu gêné par certains «photografieurs», Christian Bousquet s’est lui-même pris au jeu. Observant les regards, les corps, les attitudes, il est parvenu à surprendre une émotion, une tension et même parfois un moment d’intimité. A trop scruter les voyeurs, on le devient soi-même. Au risque de faire écran à son tour…
Christian Bousquet obtient le 21 juillet 1963 son Brevet de Nageur de Grand Fond. Il a été, en 1983, Lauréat de la Fondation Robert Capot-Rey visant à distinguer des travaux de recherche sur le Sahara. En 2003 pas d’événement notable, on attend 2023… Il a gardé de son enfance un certain goût pour la collection des images. Il vit à Marseille, sa tête est ailleurs.
Faire écran est le onzième ouvrage de cette petite collection ; préface de René Frégni, photos en n.b.