1ère édition tirée à 100 exemplaires.
[…] Pour vivre, je suis devenu messager à Paris, de 2005 à 2017. À cette occasion, j’ai par-couru environ 151 200 kilomètres, soit, si mon calcul est juste, effectué 3,7 fois le tour de la terre. Lors de ce parcours profession-nel sans fin, j’ai enregistré, tel un forcené, 20 000 images numériques. Piège ? Et/ou chance ? J’étais coursier cycliste profession-nel et en même temps, en douce, à la marge, une sorte de photographe en liberté dans les rues de Paris. Entre effarement et ébahisse-ment, j’ai vogué et divagué en tous sens, à la surface de mon échantillon du monde, de mon écosystème. Iconoclaste sur les bords, j’ai photographié un Paris hors piste, déve-loppant peut-être une sorte de poétique de la rature. J’ai photographié ma ville comme si c’était n’importe quelle ville occidentale commune. Ou bien comme si c’était une forêt si j’avais été un ermite m’attachant aux dé-tails. Paris est une mine d’or du réel. Je pro-duisis beaucoup d’images. Ce fut d’abord un exercice ou une manie. C’est devenu un acte naturel. J’y mets très peu d’intentions, seu-lement politiques, poétiques ou esthétiques. Boulimique, l’orgie numérique est sans fin. Tout est image, tout est photographique, sur-tout l’aléatoire, le bancal et le banal. Le tout en vélo, nez aux vents, caméra au poing et musiques dans les oreilles ! – extrait du texte introductif par Fabien Beauger ; photos en couleurs.