Guido Argentini : Eros

Les images présentées dans ‘Eros’, la nouvelle monographie de Guido Argentini, suggèrent des histoires aux spectateurs. L’utilisation du diptyque, une image d’une femme et une photographie d’un paysage ou d’une nature morte aide à créer un récit. Ces histoires sont silencieuses; elles n’ont ni voix ni bande sonore. Les histoires ne sont racontées que par les émotions de leurs personnages. Chaque femme rêve et, en même temps, nous, spectateurs, rêvons de chaque femme représentée dans le livre. Les femmes imaginaires, les lieux imaginaires combinés avec la magie de la couleur, tout cela devient un outil créatif majeur pour Argentini. En passant par les pages, nous sautons de vieux palais en Italie, aux paysages urbains au Japon au désert de la Californie. Une Japonaise se tient dans un garage à Tokyo, criant au téléphone à son amant qui est couché dans son appartement dans un bâtiment surplombant la rivière Chao Phraya dans la nuit de Bangkok; une fille portant une perruque vintage frisée, à l’intérieur d’un camping-car abandonné dans le désert de Californie tient une poupée barbie que quelqu’un a laissé derrière il y a longtemps. Un vieux théâtre italien avec des chaises de velours rouge vides sur la gauche et une jeune fille portant une robe rouge couché dans une piscine vide la nuit dans le désert d’Arizona sur le côté droit. Comme c’est toujours le cas pour une photographie fixe, elle ne peut que suggérer une histoire. Ce n’est qu’une image d’un film. Chaque spectateur fera son propre film, fera sa propre bande sonore et choisira un début et une fin différents, créant sa propre histoire ; photos en couleurs.