1ère édition tirée à 500 exemplaires.
Connu et respecté dans le monde de la photographie, Jean-Claude Gautrand est moins connu du grand public. Il a pourtant été, dès les années soixante, à l’avant-garde artistique en fondant le Groupe Libre Expression, avant de rejoindre l’actif club des 30X40 et de faire partie de la première équipe des rencontres d’Arles. Photographe, journaliste, historien de la photographie, il a exposé dans le monde entier, collaboré à des revues, des documentaires et publié de nombreux ouvrages.
Ses séries les plus marquantes, L’assassinat de Baltard, Bercy, les Forteresses du dérisoires, sont celles qui témoignent avec force des démolitions urbaines ou des vestiges d’une histoire récente. Images en noir et blanc où la mémoire et le temps sont comme un fil conducteur.
Avec Le jardin de mon père, Jean-Claude Gautrand nous invite pour la première fois dans son intimité familiale et nous offre aussi ses premières images en couleurs. Mais là encore, le temps est à l’œuvre et ces natures mortes semblent une résurgence de ces « Vanités » du XVIIème siècle symbolisant le caractère éphémère de la vie humaine, thème toujours d’actualité dans l’art contemporain. Composition et… décomposition. Juste le temps qui passe et le regard délicat et rempli d’émotion d’un grand photographe.
“Pris par hasard d’une soudaine envie de ranger un peu l’amoncellement hétéroclite installé par le temps dans le petit cabanon situé au fond du jardin familial (…) un gant de jardinier est apparu à mes yeux : celui de mon père ! Un choc émotionnel intense. Tous les souvenirs liés à lui sont remontés à la surface comme une vague. (..) La nécessité d’illustrer ce moment s’est rapidement imposée comme un impératif : observer ce lieu où mon père a si souvent œuvré. C’est donc sur les deux ou trois mètres carrés entourant son cabanon ou encore à l’intérieur un peu mystérieux de celui-ci qu’une véritable saga poétique m’est apparue. Celle d’une matière végétale vivante et mouvante dans le temps, magnifiée par une lumière naturelle qui sculpte, dissèque, exalte les éléments les plus simples et les plus ordinaires.(…)”