Samuel Fosso est l’un des photographes africains qui s’est montré le plus catégoriquement au monde. Son histoire est l’une des plus paradigmatiques de la création africaine, puisque rien ne l’a prédisposé à devenir l’artiste qu’il est aujourd’hui.
L’histoire commence dans un studio photographique à Bangui, en République centrafricaine, et le protagoniste est un jeune homme qui travaille à allumer et éteindre les projecteurs. Lorsque les clients partent, Samuel Fosso leur crée un univers à travers l’autoportrait.
Le photographe camerounais Samuel Fosso se déguise et se caractérise pour se dépeindre avec des significations différentes. Dans les 59 photographies rassemblées par PHotoBolsillo, nous pouvons voir l’évolution de l’artiste du plus personnel au plus politique et social.
A cette époque, un artiste a commencé à se forger. Fosso s’est dépeint dans «un monde de liberté et de lumières, un monde dans lequel il se transforme en un être contemporain, un monde qui supplante l’environnement monotone et difficile dans lequel il se débat au quotidien».
A partir de ce moment, Fosso commence à prendre conscience de ce qu’il peut exprimer avec son corps. Il est la matière première qui, déguisée et caractérisée, peut être transformée pour raconter différents sentiments et émotions.
Les séries Le rêve de mon grand-père et Mémoire d’un ami, bien que d’époques différentes, révèlent des nuances autobiographiques de l’auteur lui-même. Le premier en couleur, le second en noir et blanc nous montrent comment Fosso déploie et vit ses propres créations.
Mais Fosso évolue et passe du plus personnel au social. Commandé par le magazine Tati, il réalise une série d’autoportraits dans lesquels il reflète la société africaine des années 90 avec un filtre très personnel: Le chef (qui a vendu l’Afrique aux colons), l’Américain émancipé dans les années 1970 ou les Bourgeois, Bien qu’apparemment colorées et amusantes, les photos ont une charge sociale et politique qui n’a pas encore existé dans le travail de Fosso.
Commence alors l’engagement historique de l’artiste qui se reflète dans son œuvre la plus récente: African Spirits (African Spirits). Fosso se caractérise par Malcom X, Martin Luther King, Mohamed Ali, Angela Davis (militante des Black Panthers), Sékou Touré (premier président de Guinée-Conakry), etc …, «des figures légendaires qui ont marqué le parcours intellectuel et Homme politique africain ». Avec ces autoportraits, Fosso crée des représentations iconiques et «fait référence aux rêves panafricanistes de la période pré-indépendance».
Artistes de cinéma et de musique des années 70, amis de l’auteur, stéréotypes sociaux et grands leaders panafricanistes sont à l’honneur dans ses autoportraits qui radiographient une société et une histoire africaines.
Samuel Fosso is one of the African photographers who has shown himself to the world most emphatically. His story is one of the most paradigmatic of African creation, since nothing predisposed him to become the artist that he is now.
The story begins in a photographic studio in Bangui, in the Central African Republic, and the protagonist is a young man who works turning the projectors on and off. When the clients leave, Samuel Fosso creates a universe tailored to him through the self-portrait.
The Cameroonian photographer Samuel Fosso disguises himself and characterizes himself to portray himself with different meanings. In the 59 photographs collected by PHotoBolsillo we can see the evolution of the artist from the most personal to the most political and social.
At that time an artist began to forge himself. Fosso portrayed himself in “a world of freedom and lights, a world in which he transforms himself into a contemporary being, a world that supplants the monotonous and difficult environment in which he struggles every day.”
From that moment on, Fosso begins to become aware of what he can express with his body. He is the raw material that, disguised and