Ben Loulou Didier

Didier Ben Loulou naît à Paris le 29 mai 19581.

Après des études de photographie et d’histoire de l’art, il s’installe en Israël en 1981 où il fera l’expérience du kibboutz à Ma’agan Michael. Il mène dans un premier temps un projet en noir et blanc Israel Eighties. Il est l’élève du rabbin Léon Ashkénazi (Manitou) à l’Institut d’études juives « Mayanot » de Jérusalem en 1983.

Il œuvre ensuite au portrait de villes, sous forme de « répertoire photographique » des géographies urbaines. Ce sera Jaffa et le quartier d’Ajami. Dans cet ancien port chargé d’histoire, il observe le va-et-vient de populations, entre l’exil des uns et l’asile des autres. Puis il se consacre, durant les deux Intifada (1991-2008), à Jérusalem, pierre d’angle de son travail, en explorant les méandres d’une cité aux frontières multiples, chargée de violence et de sacré. Cela aboutit à un ouvrage publié en 2008.

Dans les années 1990-2000, il suit les séminaires de philosophie de Benny Lévy à l’Institut d’études lévinassiennes à Jérusalem.  

Au lendemain de la deuxième Intifada, laissant loin derrière lui le tumulte de la guerre, Didier Ben Loulou se livre à un nouveau projet photographique dans de vieux cimetières juifs des environs de Jérusalem et en Galilée. Sur ces collines arides, des stèles oubliées, des fragments de textes ou des livres abandonnés sont autant d’indices à déchiffrer, autant de signes invitant à réfléchir sur toute vie appelée à disparaître. Il interroge ainsi le spirituel et l’invisible dans cette recherche autour de la lettre hébraïque. L’aleph-bet transcende ces deux catégories que sont le sacré et le profane et établit une sorte de lien entre les hommes, vivants ou morts.

Il parcourt le bassin méditerranéen, ses villes et ses paysages, tout en approfondissant la notion d’errance. En 2006-2009, à Athènes, il photographie les gens du voyage qui s’y mêlent aux migrants : tiers-monde et quart-monde se rencontrent à la périphérie de la capitale. Depuis lors, il mène une existence nomade entre Jérusalem, Marseille, Jaffa, Athènes, Tanger, Palerme, Safed, Salonique, Ajaccio, etc.

De 2016 à 2019, il finalise un projet sur la Corse, (Sanguinaires) quintessence, selon lui, de la Méditerranée. Il questionne le ré-enchantement et la possibilité du bonheur dans un monde chaotique. « Je veux être un simple passeur de ce qui se dévoile à moi silencieusement et en secret ». Depuis plusieurs années, il œuvre à un nouveau projet sur la Judée.

Dans son œuvre, l’emploi du format carré et de la couleur tiennent une place primordiale, avec des images argentiques tirées, depuis 1979, selon le procédé Fresson.

Lauréat de la Villa Médicis hors les murs en 1995, il obtient une bourse du Fiacre (ministère de la Culture) en 1997.

Didier Ben Loulou est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages, dont Chroniques de Jérusalem et d’ailleurs, paru en 2016, qui est une sorte de journal de bord et de recueil de réflexions sur sa démarche. Suivront d’autres textes : Un hiver en Galilée : ainsi que des entretiens avec Fabien Ribery : Mise au point, et Une année de solitude, un journal tenu en 2020.

Ses œuvres sont régulièrement exposées en Europe et aux États-Unis. En 2007, un fonds a été ouvert à l’Institut mémoires de l’édition contemporaine (Imec) où se trouve désormais l’ensemble de ses archives. -biographie extraite de Wikipedia