Exemplaire Signé / Signed Copy.
Cette série a fait l’objet d’une exposition au Mucem, Centre de conservation et de ressources à Marseille (France) du vendredi 10 décembre 2021 au vendredi 25 mars 2022.
PSYCHODÉMIE est un document visuel mettant en évidence la vulnérabilité humaine révélée pendant la pandémie de Covid-19. Achevé, au Brésil en février 2022, le livre de 520 pages est principalement constitué d’images thermiques prises dans les services de réanimation des hôpitaux, les centres de réfugiés et les espaces publics inhabités en France pendant les mois de confinement de mars à juin 2020.
PSYCHODÉMIE interroge les dynamiques sociales, économiques et de politiques globales dans le contexte de la pandémie sous le décor incandescent d’une ville confinée aux hôpitaux où les infirmiers et les malades porteurs du virus appliquent un rituel quotidien de gestes de vie et de mort. Antoine d’Agata transforme ces espaces opaques en un théâtre d’ombres. Il efface la surface même des choses, la peau des êtres et la peau du monde, pour mieux révéler sa dimension tragique.
Cette crise sanitaire a révélé la fragilité et la responsabilité de tous. C’est dans cette ambivalence entre solidarité et contamination, cette fatalité de la mort sociale et physiologique, que le photographe a tenté d’appréhender, élaborant et affirmant, à travers le langage photographique, la possibilité et de gestes inédits de résistance qui transfigurent les corps. L’image thermique fige les formes, les postures, les figures dans des formes imperceptibles à l’œil nu.
Depuis une trentaine d’années, Antoine d’Agata montre les conditions contemporaines d’une humanité malmenée. Il questionne les limites du processus photographique, ne considère pas la société dans son ensemble pour la documenter, mais s’immerge dans la violence du monde à ses risques et périls. Ses images sont des gestes subjectifs qui visent à déplacer les frontières de la représentation visuelle hors des conventions ordinaires de la photographie ; ce projet a été soutenu par le MuCEM et la Fondation Jan Michalski, textes de Sandra Laugier, Michel Agier, Fred Ritchin, Math de Araujo.
