VENDU / SOLD OUT
Livre Épuisé.
“Les vieilles photographies, couleur de feuilles mortes, sont des instants de vie préservés, embaumés par notre regard nostalgique. L’œil y voit ce qui fut saisi dans la vérité du moment, mais le cœur y sent la poésie de ce qui n’est plus. Ce charme du passé se répercute et se prolonge ici en une étrange équivoque. Ces scènes 1900 prétendent reconstituer l’idylle antique. Et ce passé présent par la photographie nous renvoie – tel l’écho affaibli d’un écho, ou l’image d’un miroir dans un miroir terni – à un passé inaccessible.
Dans ‘Les amours singulières’ Roger Peyrefitte a conté avec talent la vie du baron Wilhelm von Gloeden. Issu d’une famille d’officiers et né dans le Mecklembourg en 1856 il semble qu’il se soit assez mal entendu avec sa famille ou plutôt avec le troisième mari de sa mère, le baron Hammerstein. De santé fragile, au sortir de ses études il quitta l’Allemange, visita l’Italie et choisit de se fixer en Siicile où il trouva, à Taormina, son paradis. Il vécut là avec sa demi-sœur, son ange gardien jusqu’à sa mort en 1931.
Un sien cousin, le baron von Pluschow le rejoignit et, comme lui, s’adonna à la photographie de nus. D’abord, ils collaborèrent puis auraient décidé de se partager un si fructueux domaine. Il fut entendu que Pluschow ‘croquerait les filles d’Italie et laisserait les garçons de Sicile à Gloeden’ (R. Peyrefitte).
À Taormina Gloeden avait donc trouvé son paradis. Paradis sexuel et paradis de la beauté. Son amour des garçons ne s’y heurtait point aux préjugés et l’harmonie des paysages comblait ses goûts d’esthète. D’abord peintre, la perfection de la nature le découragea et il subsista en devenant photographe, inondant les amateurs de ‘modèles pour artises’. C’est probablement plus par amour de l’art que pour fournir un alibi qui ne pouvait tromper personne qu’il attifait ses modèles – mais en les couvrant aussi peu que possible – en pâtres grecs et en martyrs chrétiens” – extrait de la préface de Jean-Claude Lemagny ; préface de Jean-Claude Lemagny, photos en n.b.
