1ère édition tirée à 1 000 exemplaires.
L’État du Cachemire occupe une place mythique dans l’esprit de l’Inde. Connue depuis longtemps comme l’une des plus belles vallées montagneuses du monde, elle est devenue, depuis la fin des années 1980, synonyme d’un conflit politique et sectaire qui frappe au cœur même de l’identité de l’Inde. Bharat Sikka, basé à Delhi, a voyagé dans tout le Cachemire en 2014 et 2015, pour tenter de donner un sens à cette région troublée grâce à sa propre expérience personnelle. S’inspirant du roman de Mirza Waheed, The Collaborator, qui raconte l’histoire de la lutte d’un jeune Kashmiri avec son propre sentiment d’être secoué par les exigences de l’histoire et du présent, le projet qui en résulte est une méditation sur les riches, le paysage vert et ceux qui y ont vécu et lutté.
Le noyau central de Where the flowers still grow est constitué de portraits de jeunes hommes, photographiés seuls dans la grandeur colossale d’un paysage préservé qui semble ne rien savoir des frontières nationales et des rivalités politiques. Les hommes fixent l’objectif de Sikka, qui les fixe, comme si leurs images silencieuses renfermaient en eux des millions de mots nécessaires pour tout expliquer. Après avoir fusionné des portraits d’hommes Kashmiri avec leurs paysages, Sikka a entrepris d’enregistrer les détails plus personnels de ses visites, photographiant des objets trouvés dans les maisons mais aussi des animaux, des bâtiments abandonnés, et des éléments de la nature. Ces détails fournissent une mise en scène du projet de Sikka, articulant une interprétation plus nuancée de la région et de ses habitants, ainsi que mettant en évidence les innombrables contrastes entre le monde naturel bucolique et indifférent et la vie et les rêves humains et individuels. Ce qui nous reste finalement, c’est la réaction émotionnelle de Sikka à ses visites au Cachemire, la preuve résiduelle d’événements traumatisants, et les témoins muets des convulsions de l’histoire ; photos en n.b. et en couleurs.
Bharat Sikka (1973, New Delhi) studied at Parsons School of Design, and lives between Europe and India. Documenting contemporary visions of India, recent exhibitions include Reimagine for Photoworks/Brighton Photo Biennial 2016, and Where the flowers still grow at the Kochi-Muziris Biennale 2016 and Nature Morte in 2017. His work has been exhibited at the National Museum in New Delhi; Project 88 and Chatterjee & Lal in Mumbai; Fotomuseum Winterthur, Switzerland; Whitechapel Gallery, London; ICP, New York; Unseen, Amsterdam; and the Arles Photo Festival. His book Matter was shortlisted for the 2017 First Book Award. He is represented by Nature Morte in India.
The state of Kashmir holds a mythic place in the mind of India. Long known as one of the world’s most beautiful mountain valleys, since the late 1980s it has become synonymous with a political and sectarian conflict which strikes at the very heart of India’s identity. Delhi-based Sikka travelled throughout Kashmir in 2014 and 2015, to attempt to make some sense of this troubled region through his own personal experience. Taking inspiration from Mirza Waheed’s novel The Collaborator, which tells the story of a young Kashmiri man’s struggle with his own sense of self buffeted by the exigencies of history and the present, the resulting project is a meditation on the rich, green landscape and those who have lived and struggled within it.
The central core of Where the flowers still grow is comprised of portraits of young men, shot alone within the colossal grandeur of an unspoiled landscape that seems to know nothing of national borders and political rivalries. The men stare at Sikka’s camera, which stares back at them, as if their silent images hold within them millions of words needed to explain everything. Having fused portraits of Kashmiri men with their landscapes, Sikka set out to record the more personal details of his visits, photographing objects found in homes bu