Publié à l’occasion de l’exposition au Centre d’art GwinZegal à Guingamp du 25 juin au 13 octobre 2019.
Si l’ae?roport pre?vu sur la commune de Notre-Dame-des-Landes avait e?te? construit il se serait implante? sur 1 426 hectares de bocage et de zones humides miraculeusement pre?serve?s et aurait entraine? la destruction de tre?s nombreuses espe?ces animales et ve?ge?tales prote?ge?es.
Les promoteurs du projet d’ae?roport e?taient conscients de l’inte?re?t e?cologique du site de Notre-Dame-des-Landes (le bureau d’e?tude Biotope a e?te? mandate? par les porteurs du projet afin de re?aliser un inventaire.
Le rapport final a? montre? l’inte?re?t du site pour les batraciens et les oiseaux et recense 74 espe?ces prote?ge?es par le droit franc?ais). Cependant, l’ensemble de leur argumentation reposait sur le fait qu’ils seraient capables de compenser l’e?norme perte de biodiversite? engendre?e par le projet. Les associations de protection de la nature pensaient quant a? elles que la perte de biodiversite? sur le site ne pourrait en aucun cas e?tre compense?e.
Face a? ce risque, un groupe de naturalistes professionnels et amateurs a de?cide? de se regrouper afin de réaliser a? une contre-expertise en proce?dant a? l’inventaire syste?matique des habitats naturels, de la flore et la faune pre?sents sur la lande, les re?sultats ainsi obtenus servant a? alimenter les dossiers juridiques de?pose?s par les associations de protection de la nature aupre?s des tribunaux. Apre?s 3 anne?es d’inventaires (2013 – 2015), le re?sultat obtenu par les Naturalistes en lutte est sans appel : plus de 2 000 espe?ces ont e?te? inventorie?es, 130 espe?ces prote?ge?es recense?es (et non 74), 5 espe?ces inconnues en France de?couvertes et des dizaines inconnues dans le de?partement de Loire Atlantique. Au-dela? des chiffres qui confortent l’inte?re?t e?cologique du site, c’est la me?thode qui convient d’e?tre remarque?e. Les sorties organise?es par les Naturalistes en lutte les deuxie?mes dimanches de chaque mois e?taient ouvertes a? tous. Venait qui voulait avec son savoir et ses compe?tences et les mettaient en commun, les partageaient. On venait pour apprendre et pour participer a? la lutte contre l’ae?roport. Car c’est bien le travail collectif mene? par les naturalistes be?ne?voles qui a bloque? les travaux. J’ai participe? a? 5 sorties en apportant mes propres compe?tences ; les photographies re?alise?es ont e?te? mises a? disposition des naturalistes qui peuvent les utiliser comme ils l’entendent. Ce livre est un hommage a? leur me?ticuleux travail ; texte de Sandra Delacourt, photos en couleurs.