1ère édition tirée à 1 100 exemplaires.
Nous sommes nos propres univers. Chacun de nous. La vie est un voyage à travers une collection incommensurable de tels univers. Comment ce voyage se déroulera, où il nous mènera, n’est pas seulement à nous. D’où notre perte, l’attente d’un coup de main ou d’une heureuse coïncidence. D’où nos projections d’avenir, mais aussi des souvenirs du passé. Tout revient. Panta rhei. Mais quelque part sur cette piste, chacun de nous trouve ce seul et unique endroit qui est la maison. Accueil pas dans un sens des quatre murs matériels, mais de telles constellations d’univers différents qui forment ensemble cet espace qui peut être appelé cela. Et c’est la plus belle partie de celui-ci. Dans son dernier livre, Damien Daufresne dévoile le secret d’un tel univers – Undertow.
Comme l’écrit Marie Belorgey dans son essai : « Les images s’ouvrent et se replient sur elles-mêmes à tour de rôle. Ils renouvellent leur son, leur poids, déplient ou non leur profondeur, selon le moment. Le grain des peaux répond à la matière photographique, se dilatant et se resserrant alternativement comme des étourneaux en vol, dénouant les métamorphoses d’un même élan lumineux, une chair partagée par les êtres et les lieux, manifestée suivant différents degrés de densité, perméabilité, transparence. Et ici et là, le film, égratigné, taché de sel, parsemé d’empreintes digitales, rencontre la texture d’un monde qu’on peut sentir aimé sous toutes ses formes, embrassé selon les paradoxes avec lesquels il vibre.
Il s’agit de commencements, peut-être de fins, articulés dans une ellipse ouverte qui marque le cœur en mouvement, croissant des choses de la crête au cratère. Fusion, séparation, seuils. Un chemin tracé entre les temps, règne, les éléments. Sans relâche redessiné. La vague vivante tout au long, jetée précaire entre les eaux non mesurables et le ciel, de la poussière animant dans un paysage, de baleine à papillon. Jusqu’au béton ailé. » ; texte de Marie Belorgey.
1st edition of 1100 copies.
We are our own universes. Each of us. Life is a journey through an immeasurable collection of such universes. How this journey will go, where it will take us, is not only up to us. Hence our being lost, waiting for a helping hand or a happy coincidence. Hence our projections of the future, but also memories of the past. Everything comes back. Panta rhei. But somewhere on this trail, each of us finds this one and only place that is home. Home not in a sense of the material four walls, but such constellations of different universes that together make up this space that can be called that. And this is the most beautiful part of it. In his newest book, Damien Daufresne unveils the secret of one such universe – Undertow.
As Marie Belorgey writes in her essay: “The pictures open and fold back on themselves by turns. They renew their sound, their weight, unfold their depth, or don’t, depending on the moment. The skins’ grain answers the photographic material’s, alternately expanding and tightening like starlings in flight, unravelling the metamorphoses of a same, luminous momentum, a flesh shared by beings and places, manifested following different degrees of density, permeability, transparency. And here and there the film, scratched, smeared with salt, studded with fingerprints, meets with the texture of a world we can feel is loved in all its forms, embraced according to the paradoxes it vibrates with.
It’s about beginnings, perhaps about ends, articulated in an open ellipse that marks out the moving, growing heart of things from crest to crater. Fusion, separation, thresholds. A path traced between times, reigns, elements. Relentlessly redrawn. The living wave throughout, precarious pier between waters unmeasurable and sky, of dust animating into a landscape, from whale to butterfly. All the way to winged concrete.” ; text by Marie Belorgey.