Atafona et le recul du littoral
Le littoral a toujours été en constante évolution, mais notre époque est marquée par l’accélération de son érosion. Prise en étau entre la montée des eaux et l’érosion côtière, Atafona est devenue le symbole de ce double phénomène. C’est dans cette ville brésilienne, où le temps semble s’accélérer, que Felipe Fittipaldi ancre son travail depuis 2014. En une cinquantaine d’années, plus de 500 maisons ont été détruites par les vagues. Un phénomène principalement d’origine anthropique, mais intensifié par l’élévation du niveau de la mer. La déviation des eaux pour les besoins croissants de la population, de l’industrie et de l’agriculture a entrainé une réduction du débit fluvial et de la bande de sable qui formait autrefois une barrière protectrice entre la côté et l’océan.
Photographie & géomorphologie
Les photographies de Felipe Fittipaldi nous immergent dans le quotidien et le paysage d’une population subissant de plein fouet la montée des eaux, tandis que Marie-Hélène Ruz élargit notre point de vue. En tant que spécialiste du littoral, elle utilise son expertise et les outils de sa discipline pour expliquer un tel phénomène sur le temps long : celui de l’évolution des paysages et des rapports que l’homme entretient avec son milieu.
Le travail photographique de Felipe Fittipaldi a obtenu le soutien de la National Geographic Society et a été récompensé par Grand Prix ISEM 2022 – Images Singulière – ETPA – MEDIAPART et le World Report Award 2022– Festival della Fotografia Etica.