Une mise en scène photographique du corps féminin qui explore les franges de l’érotisme, du bondage au fétichisme, en grand format. Le clair-obscur caractéristique du travail de Gilles Berquet intensifie les jeux d’ombres et les halos de lumière, participant à véhiculer une imagerie étrange et raffinée, gothique et queer, qui rappelle évidemment la photographie de Pierre Molinier : « Reins cambrés sur angles de murs luminescents avec cordes amoureuses encore chaudes après le chahut ! ».
Gilles Berquet est un photographe français né en 1956 à Saint-Mandé. Dans les années 1990, il se fait remarquer par des photographies empreintes d’une forte charge sexuelle. Elles montrent le plus souvent le corps féminin fétichisé, sous une forme sciemment théâtralisée qui les rend étrangement équivoques. Berquet ne cherche pas tant à reproduire la réalité qu’à la mettre en scène. En d’autres termes, il ne « prend » pas des photos comme la plupart des photographes mais les fabrique. Il emprunte volontiers aux romans d’aventures, à la bande dessinée, au cinéma ou à la télévision, leurs personnages ambivalents prêts à être réactivés l’espace d’une prise de vue. Autant d’éléments familiers qui sont à l’origine de nos pires cauchemars ou de nos plus inavouables fantasmes. Gilles Berquet est également créateur et rédacteur en chef de la revue Maniac ainsi qu’un collaborateur régulier de la revue Muscle Carabine (United Dead Artists).