Il n’est pas courant de suivre la destruction d’un quartier à partir de photographies prises par un petit garçon de 13 ans et des poussières en compagnie de son père qui lui montre le chemin – la manière –, photographies qu’il continuera de prendre adolescent puis jeune adulte. Le Carnet Belleville sur un nuage (blanc sur le ciel noir de fumée) sort de dix rouleaux de pellicule noir et blanc de format 24 x 36 qui vont de l’automne 1966 à l’été 1973. […]
[…] En général, on voit des photographies d’un quartier avant ou après sa destruction. Ici, c’est pendant. Cette suite de photographies est comme un flacon de verre où serait enfermé un génie. S’il sort, le génie du quartier, il sera puissant et entouré de fumée. Méfiez-vous… Transportés sur son tapis volant au-dessus des rues de Paris disparu, il pourrait vous rendre nostalgiques, voire révoltés. – extrait de la préface d’Ivan Alechine ; en fin d’ouvrage texte de Pierre Alechinsky, photos en n.b.
Les auteurs :
Ivan Alechine est poète.?Il a publié plusieurs livres aux éditions de La Différence, Fata Morgana, et, plus récemment, aux éditions Galilée : Oldies en 2012, Trébuchet en 2015, Enterrement au Mexique en 2016. Très tôt la photographie accompagne l’écriture comme carnet de notes. La photographie s’affirme à partir des années 1990 en même temps qu’une conscience du drame écologique. Poca Luz, (Putain de lumière), un premier album est paru en 2010 aux éditions RM/Toluca. Belleville sur un nuage est son deuxième livre aux éditions Yellow Now après Énigmes et Portraits dans la Sierra Madre en 2018.
Pierre Alechinsky.?Né à Saint-Gilles en 1927. De 1944 à 1948, il étudie la typographie et l’illustration du livre à l’École nationale supérieure d’architecture et des arts décoratifs (La Cambre), Bruxelles. En 1949, il rejoint le mouvement CoBrA (Karel Appel, Christian Dotremont, Asger Jorn) En 1955, il s’installe à Belleville.
Parmi ses expositions les plus importantes, on compte celles au Stedelijk Museum d’Amsterdam (1961), au Musée national d’art moderne de Paris (1975), au Solomon Guggenheim de New York (1987), au Centre Pompidou à Paris (2004), au National Museum of Art d’Osaka (2017)…