Photographe basque, Jon Cazenave explore la notion d’appartenance à un territoire, à une culture.
Depuis plus de dix ans, il mène un projet autour de l’identité basque intitulé Galerna (tempête), qui puise aux origines du conflit, mais également dans l’histoire et les légendes du peuple euskarien. Terre faite de montagnes, couvertes de profondes forêts, hérissée l’hiver de sommets enneigés, creusée de grottes aux parois couvertes de peintures préhistoriques, le pays basque est ici restitué dans sa matérialité, sa diversité, mais aussi sa spiritualité. Les images, en noir et blanc au fort contraste et dans lesquels l’ombre le dispute à une intense luminosité, immergent le spectateur dans l’expérience d’une géographie imprégnée de symbolisme. La puissance de la nature acquiert ici une dimension universelle : dans sa quête d’une quintessence de l’identité basque, Cazenave invite le lecteur à un voyage initiatique. L’acuité de l’écriture visuelle du photographe nous immerge dans un paysage qui se dessine aux confins du réel et du mythe : monde minéral, végétal, ciels purs, montagnes boisées, étendues de neige dessinent les contours d’un espace où le contemplatif se mêle au sentiment introspection.
Réflexion sur les origines et la culture à laquelle on appartient et qui se transmet par la langue et les traditions, cet ouvrage questionne les concepts universels d’identité, de transmission, d’héritage culturel. Un récit de l’écrivain Kirmen Uribe interroge les fondements linguistiques de la langue basque et ses résonnances ethnographiques ; textes “11 mots en basque pour Jon Cazenave” de Kirmen Uribe et “Le noir et la pierre de Jon Cazenave” de Fannie Escoulen, photos en n.b. et quelques unes en couleurs.