Une grande délicatesse habite les images de Laure Bombail. Le cadre, toujours précis, leur donne une fragilité perceptible qui contraste avec l’âpreté de son sujet. La photographe a su trouver la faille poétique, sans se perdre dans le romantisme facile que les villes portuaires inspirent souvent.
Les mots de Jean-Bernard Pouy sont sensibles et justes, parfois rugueux, et ancrent les images dans le réel. Entre un passé omniprésent et un présent qui a du mal à s’écrire, il rappelle l’histoire des luttes, l’histoire de la ville.
“Au départ, il y a un bar ouvrier et l’odeur d’un chien mouillé, les volets clos repeints avec les restes des pots de peinture des navires, les bleus du ciel, de la mer et de l’estuaire et quelques touches de jaune.
J’ai été saisie par la poésie naturelle de Saint-Nazaire, son architecture, sa plasticité, le gigantisme des chantiers navals, ses dualités. Une ville-port mi-douce, mi-salée, à l’histoire tourmentée, tapie au bord d’un estuaire, symbole des luttes sociales et à la fois respirante, ouverte sur l’infini, propice à l’imaginaire. Je suis tombée amoureuse de Saint-Nazaire.” -Laure Bombail