Luigi Ghirri (1943-1992) était-il un génie ? Il en existe si peu en photographie. Sa grande rétrospective au Jeu de Paume en février et ce livre écrit pour l´occasion tenteront de répondre à cette question tout en cernant une oeuvre dont l´influence reste déterminante dans la perception de la photographie contemporaine. Dans cet ouvrage, le photographe italien nous est raconté par son ami et photographe comme lui, Claude Nori. Le texte est essentiellement accompagné de photographies de Luigi Ghirri prises par Claude Nori ; photos en n.b. et en couleurs.
“Lorsque à Paris, je n’allais pas bien, que j’avais le mal du pays, je prenais le train et j’arrivais le matin à la gare de Modène. Luigi venait me chercher. Sur le chemin nous n’arrêtions pas de parler. L’avenir nous appartenait, un champ de possibilités énormes nous devançait, tout était à construire dans cette photogrpahie nouvelle que nous aimions et cela nous rendait heureux. Alors nous chantions les tubes de l’été et même les chansons les plus stupides. Nous nous arrêtions souvent pour boire un café, rapide, d’un seul geste et laisser reposer un peu le moteur de sa vieille volkswagen qui de nombreuses fois avait rendu l’âme d’un coup sec et métallique.” – Claude Nori.