Avec le doublement de la population mondiale depuis 1960 et le changement des comportements alimentaires, la quantité de poissons pêchée pour l’alimentation humaine a radicalement augmenté pour atteindre plus de 150 millions de tonnes par an. […]
[…] Cela représente près de 5000 kilogrammes par seconde. Soixante pour cent de cette pêche est composée de poissons sauvages. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Food and Agriculture Organisation of the United Nations – FAO), un Européen consomme aujourd’hui en moyenne 27 kg de poissons par an. L’Atlantique Nord-Est est la quatrième zone de pêche au niveau mondial. Principalement exploitée par des armateurs européens, cette région contribue à plus de 70 % des captures communautaires.
Réalisé entre les eaux européennes et africaines, essentiellement le long des côtes bretonnes et sénégalaises, le projet Dremmwel de Pierre Vanneste est un projet engagé et puissamment documenté à propos de la pêche intensive (il regroupe en fait Dremmwel et La Tragédie des communs), conjuguant matériau sonore (enregistrements et témoignages sous forme d’interviews), capsules vidéo destinées à des plateformes de web-documentaire, textes et, bien entendu, photographies… Grâce au soutien du groupe Brassage photographique et à l’attention de Bastien Duval, le livre bénéficie en outre de la technologie Blinkl, (réalité augmentée), qui donne accès via un programme spécifique à des compléments d’info, interviews et extraits de web-documentaires sur une plateforme en ligne ; photos en n.b.
Pierre Vanneste est un photo-reporter et réalisateur basé à Bruxelles, spécialisé dans les projets au long cours et transmédia. Il a étudié la photographie à l’INRACI (Bruxelles) et rejoint le studio Hans Lucas à la fin de l’année 2017. Il interroge les relations que l’homme entretient avec son environnement ainsi que les questions sociales qui en découlent. Ses travaux ont été publiés dans des médias comme Médiapart, Libération, Courrier international (web), Equal-Times ou Alter Echo. Coup de cœur de l’ANI (lectures de portfolio) au dernier festival de Perpignan, repéré par le FoMu d’Anvers lors du dernier “.Tiff” consacré à la photographie émergente en Belgique, Dremmwel est, à ce jour, son projet le plus ambitieux et le plus abouti. Pierre Vanneste vient par ailleurs de remporter la bourse Photographe 2019 de la Fondation Jean-Luc Lagardère pour son prochain projet de reportage, PO4, de la fertilisation à l’épuisement des sols, à propos de l’utilisation du phosphate et de ses sites d’extraction.