Robert Capa est certainement « Le plus grand photographe de guerre du monde », comme l’a écrit le Picture post anglais en 1937. Il a couvert cinq guerres, Espagne, Chine, Seconde Guerre mondiale, Israël, Indochine, et à chaque fois il en a ramené les meilleures photos.
Il a connu le succès dès le début de la guerre d’Espagne, en 1936, au moment où il invente son pseudonyme, avec son amie, Gerta Porohylle ; elle, devient Gerda Taro et lui, le hongrois Endre Friedmann, Robert Capa.
Il est aussi à l’origine du photojournaliste moderne. Dès cette époque, il est obsédé par l’idée de défendre le travail des reporters photographes : vendre leurs photos directement aux journaux, conserver leurs tirages et leurs négatifs, contrôler les légendes qui accompagnent leurs clichés.
Ces idées aboutiront bien plus tard, en 1947, à la création de l’agence Magnum Quand il meurt, en avril 1954, en Indochine, il a laissé des milliers de photos dispersées un peu partout dans le monde. Cornell Capa, son frère, a passé sa vie à les chercher et à bâtir une histoire officielle. En parallèle, des recherches indépendantes ont éclairé l’histoire de certaines photo : le milicien qui tombe pendant la guerre d’Espagne en 1936 ou sur celles du Débarquement du 6 juin 1944.
Cette exposition est constituée d’environ 150 documents d’époque : tirages originaux, journaux, livres, objets provenant principalement de la collection Golda Darty et des archives de Magnum. Avoir accès à un de ses Leica, sa machine à écrire, à son permis de conduire, ou à ses tirages au charme indéfinissable permet de comprendre l’univers du photographe et de l’expliquer.
Mais Capa, maniait aussi la photo couleur en amoureux de la vie et réalisait des portraits attachants, des clichés de mode, de tournage de cinéma ou de voyage : de Deauville à Biarritz, des Alpes à Budapest ; sous la direction de M. Lefebvre, préface de Steven Darty et Jean Sarkozy, photos en n.b. et quelques unes en couleurs.