SIXSIXSIX se compose de 666 autoportraits grand format Polaroid (chacun 21,5 x 27 cm), réalisés dans un processus intensif par Samuel Fosso avec une petite équipe dans son studio parisien en 2015 et 2016. Photographiées avec la même toile de fond riche et colorée, ces photographies saisissantes s’éloignent des premiers autoportraits de Fosso par leur approche sobre et dépouillée. Le défi de Fosso était de créer 666 autoportraits chacun avec une expression corporelle différente, nous rappelant le lien entre ses performances et la photographie.
« Dans cette série, il y a le malheur et le bonheur, le malheur et la bonne fortune. J’ai été très inspiré par ces deux aspects. SIXSIXSIX fait référence au nombre de malheurs. J’entends par là ce que j’ai rencontré dans ma vie jusqu’à maintenant. Après ma maladie est venue la guerre du Biafra; des millions de personnes sont mortes, et j’ai eu la chance d’être sauvée. Je me suis rendu en République centrafricaine où j’ai vécu les conflits de 2014, dans lesquels j’aurais aussi pu mourir. [… ] Pour tout ce que j’ai traversé, Dieu a été avec moi et m’a sauvé. [… ] En fin de compte, il s’agit d’émotions enfouies que nous créons nous-mêmes, et d’exorciser mon ressentiment face à cette situation. De 1976 à 2014, je n’ai jamais été en paix de ma vie face aux actions de ceux qui sèment toujours le malheur parmi les enfants et les innocents. » -Samuel Fosso
SIXSIXSIX consists of 666 large-format Polaroid self-portraits (each 21.5 x 27 cm), produced in an intensive process by Samuel Fosso with a small team in his Paris studio in 2015 and 2016. Shot against the same rich, colored backdrop, these striking photographs depart from Fosso’s earlier self-portraits through their understated and strippedback approach. Fosso’s challenge was to create 666 self-portraits each with a different bodily expression, reminding us of the link between his performances and photography.
In Fosso’s words: “In this series there is unhappiness and happiness, misfortune and good fortune. I was very inspired by these two aspects. SIXSIXSIX refers to the number of misfortune. By that I mean in terms of what I’ve encountered in my life up to now. After my illness came the Biafra War; millions of people died, and I was fortunate to be saved. I went to the Central African Republic where I experienced the conflicts of 2014, in which I also could have died. […] For all that I’ve been through, God has been with me and saved me. […] In the end, it’s about buried emotions that we ourselves create, and about exorcizing my own resentment in the face of this situation. From 1976 to 2014, I have never been at peace in my life when faced with the actions of those who always sow misfortune among children and innocents.”