1ère édition tirée à 500 exemplaires.
Stéphane Ruchaud est habitué aux voyages. Pour rendre compte d’une oasis possible, il publie cette année un recueil de ses expériences estivales et lumineuses. À travers une cinquante de photographies, Oasis, quatrième livre des éditions Rue du bouquet, est comme une promenade à travers tous les étés passés, liés par le livre. Entre photographies de natures mortes, paysages et portraits, le livre retranscrit avec précisions les moments suspendus et arrêtés, les matières cotonneuses, rocailleuses et aquatiques de ces temps de vacances. Pensé en étroite collaboration avec le studio Bizzarri-Rodriguez et avec la complicité de Christophe Honoré et Théo Esparon, le livre met en scène une déambulation intime et sensuelle à travers les éléments et invite à une découverte de cette oasis personnelle, vagabonde et oisive. En jouant de ses échelles et de ses perspectives ou en transcrivant la complexité lumineuse de ses reflets, Oasis entend écrire une ode à la nature et dessine ainsi les contours d’un espace doux, jouissif, paradisiaque ; textes de Christophe Honoré et Théo Esparon, photos en couleurs.
‘Et ma langue dans ta bouche, ma main sur tes genoux, tes cheveux que je touche : nos corps ont des atouts.
Et ma langue dans tes yeux, ma main sur ton épaule, tes cheveux que je tire : nos corps ont des beaux rôles.’ -Christophe HONORÉ
‘Le temps de l’été semble long pour qui ne connait pas l’infini. Il faut un regard doué de clairvoyance pour sentir le rythme, tranquille- ment écrasant, de la morte-saison, quand rien ne fleurit plus, quand le sable brûle, l’herbe grille et la pierre éblouit. C’est de ce temps mort que naît la rêverie. Il est la condition de l’oasis, de l’utopie. Cet intervalle, cette parenthèse, cette interruption qu’est l’été répond à la nature photographique qui, par le bref mouvement de l’obturateur, sectionne un morceau de temps pour le rendre à l’infini. Stéphane Ruchaud enregistre non seulement cette saison mais interprète, par son travail, cette temporalité particulière. Ses images embaument le temps particulier de l’été comme on garde précieusement un bou- quet de fleurs séchées, trace de l’instant hier souverain aujourd’hui évaporé mais dont le parfum irradie toujours. L’album imprime défi- nitivement les moments passés et parsemés : si la prise de vue est un moyen de percevoir l’instant, le tirage et le montage est une manière de le concevoir. Les instants glanés ainsi réunis par l’ouvrage sont sauvés de l’égarement. Ce livre agrège un travail de plusieurs années, sans dispositif préalable, sans buts précis, vagabond. Il créé une unité, conjugue les instants au même temps et cherche entre eux les échos, suggère les analogies. Il propose une vacance prolongée, un seul voyage intime. Il est un carnet de note attaché au hasard documentaire, un carnet de voyage en oasis. Par le montage et la succession des instantanés qu’il présente, le livre écrit une dramaturgie. Le journal intime devient une autofiction’ -Théo ESPARON
Stéphane Ruchaud est photographe. En parallèle de son travail de nature morte, il mène une recherche personnelle autour du paysage et de l’architecture et du portrait fictionné. Il vit et travaille à Paris. Il a exposé à la Villa Noailles (Landskating, 2016) et signe les photographies du livre mill. Flora Bussiaca (2014) publié par les éditions Kaiserin en collaboration avec la Galleria Continua (Les Moulins). Habitué des travaux de commande, il intervient sur le campus d’HEC avec l’équipe de Glassbox depuis 2014 et a été photographe en résidence au Musée national des arts asiatiques Guimet en 2017.