Batho Claude

Claude Bodier, devenue après son mariage Claude Batho (née le 1er juin 1935 à Chamalières et morte le 5 août 1981 à Saint-Cloud) est une photographe française, connue pour ses photos intimistes, ses portraits d’enfants et ses natures mortes.

Après ses études à l’école supérieure des arts appliqués Duperré à Paris, Claude Batho commence à travailler aux Archives nationales, comme photographe spécialisée dans la reproduction documentaire. C’est là qu’elle rencontre son mari John Batho, lui-même photographe. En marge de cette activité professionnelle, elle réalise des photos empreintes de sensibilité pour saisir des petits moments de son quotidien — ses enfants, Marie Angèle et Delphine, les lieux et les objets qui l’entourent — qui constituent une sorte de journal intime, qu’elle va commencer à montrer à partir de 1975. Elle publie à cette date un portfolio, intitulé Portraits d’enfants, dont les modèles sont ses deux filles, avec une préface de Jean-Claude Lemagny, conservateur en charge de la photographie contemporaine au département des Estampes et de la Photographie de la Bibliothèque nationale de France.

Antoinette Fouque, militante féministe et figure historique du Mouvement de libération des femmes (MLF), fondatrice des Éditions des femmes, publie 1977, son premier livre — Le Moment des choses« qui montre l’univers quotidien d’une femme qui se dévoile et se laisse contempler » comme le dit Marie Gautier, dans la notice qu’elle consacre à Claude Batho dans le Dictionnaire universel des créatrices. Les photos du livres sont exposées cette même année à la galerie Agathe Gaillard, à Paris.

Dans l’article intitulé Claude Batho, la pharaonne qu’il a consacré à l’exposition rétrospective présentée au Musée d’art moderne de la Ville de Paris en 1982, Hervé Guibert écrit : « Si peu de photographes savent photographier ce qu’ils connaissent, et vont chercher des choses inconnues qui en deviennent obtuses, Claude Batho, elle, a photographié les choses de rien, du ménage, de la cuisine, qui ne coupaient pas sa vie de femme. »

Chaque année, à partir de 1956 jusqu’à sa mort en 1981, Claude Batho séjourne dans le hameau de Héry, sur la commune d’Ugine, en Savoie. Au fil des années, au cours de ces séjours, elle réalise des milliers de photographies qui relatent la vie de la communauté paysanne de ce village. À propos de ces photos, elle estime que « ces photographies sont trop proches, trop intérieures pour qu’avec elles je puisse prendre de la distance. Elles sont remplies du temps qui passe, sur les enfants, les gens, les choses. J’ai voulu rendre sensible des instants très simples, en retenir les silences. » Quarante ans après la disparition de la photographe, ces images font l’objet d’une exposition au Centre d’art et de rencontres Curiox à Ugine en 2021, puis l’année suivante au Centre d’art et de photographie de Lectoure, dans le Gers.

Plus récemment, le critique Fabien Ribery écrit à son sujet : « La singularité de Claude Batho est d’avoir su photographier son quotidien le plus immédiat comme s’il s’agissait de moments sacrés à partir d’un point de solitude irrémédiable. » -biographie de Wikipedia