D'Agata Antoine

Antoine d’Agata est un photographe documentaire subjectif et cinéaste français, né le 19 novembre 1961 à Marseille,

Il a été lauréat du prix Niépce en 2001. Il est membre de Magnum Photos depuis 2004.

Biographie

Antoine d’Agata est né à Marseille de parents siciliens, sa famille côté paternel exerce le métier de bouchers, sa famille côté maternel celui de poissonniers.

À partir de l’âge de 17 ans, Antoine d’Agata s’intéresse aux mouvements punks et anarchistes marseillais. Peu de temps après, il commence à fréquenter des bordels et à se droguer régulièrement.

En 1981, il perd l’usage de son œil gauche après avoir reçu une grenade lacrymogène de la Police, lors d’une altercation avec des membres néofascistes du Parti des forces nouvelles (PFN).

En 1983, il quitte la France et commence à voyager. Il se trouve aux États-Unis en 1990, et c’est à New York qu’il étudie la photographie à l’International Center of Photography, où il suit les cours de Larry Clark et de Nan Goldin. Il travaille ensuite comme reporter ainsi qu’au département éditorial de Magnum Photos.

De retour en France en 1993, Antoine d’Agata décide d’interrompre son travail comme photographe pendant quatre ans. En 1998, il publie ses premiers ouvrages De Mala Muerte et Mala Noche.

De 1999 à 2004, il est représenté par l’Agence VU.
En 2001, il publie Hometown et remporte le prix Niépce décerné aux jeunes photographes. Il continue à publier régulièrement ; en 2003 Vortex et Insomnia accompagnent son exposition « 1001 Nuits ».
En 2004, il publie Stigma puis Manifeste en 2005.

En 2004, il intègre l’agence Magnum Photos.
Toujours en 2004, il réalise son premier film, un court-métrage intitulé Le Ventre du Monde ; en 2006, il tourne un long-métrage, Aka Ana, filmé au Japon.
En 2008, le Festival International du Film Entrevues à Belfort lui décerne le grand prix pour son documentaire Aka Ana.

D’Agata est exposé aux Rencontres d’Arles en 2009 dans le cadre de l’exposition « Ça me touche » qui regroupe des invités de Nan Goldin.

En 2013 il est commissaire d’exposition du projet Marseille vu par 1000 photographes du monde à la bibliothèque départementale des Bouches-du-Rhône.
Depuis de nombreuses années, il anime des ateliers, donne des cours de photographie et participe à des colloques un peu partout dans le monde. Son travail se situant dans le monde entier, il n’a pas un lieu fixe de résidence.

Cinéma

Antoine d’Agata a réalisé trois films : El cielo del muerto (2005), Aka Ana (2008) et Atlas (2013). Atlas a été retenu dans la sélection principale du festival compétitif CPH:DOX 2013 de Copenhague.

En 2007 est sorti à Cannes Un homme perdu, de Danielle Arbid, un film dans lequel Melvil Poupaud joue un photographe, rôle largement inspiré de la vie de D’Agata.
En 2010 est sorti L’Homme qui voulait vivre sa vie, film d’Éric Lartigau, dans lequel Romain Duris joue le rôle d’un photographe. Les photographies montrées dans le film sont d’Antoine d’Agata.

En 2019 Franck Landron sort un film documentaire D’Agata – Limite(s) où le réalisateur interroge les différentes acteurs du monde photographique, ainsi que révèle la personnalité du photographe en montrant ses images.

Œuvre / Thématique

Les thèmes abordés par Antoine d’Agata sont la nuit, l’errance, la prostitution, le sexe, les corps, les expériences alternatives. Il tente, à travers l’acte photographique, de rendre compte des espaces d’ordre physique et émotionnel, de manière segmentée, en adoptant une posture personnelle. Sa photographie cristallise les ruptures que les corps et les sentiments produisent, ainsi que des moments qui ne peuvent être assimilés, de par l’instantanéité de l’évènement.

Non seulement par le type de l’image et par son esthétique brutale et grasse dans les formes, il oblige le spectateur à s’interpeler sur la réalité de ce qu’il voit, c’est alors qu’il devient acteur, en partageant cette expérience photographique et le force à s’interroger sur l’état du monde et sur lui-même. Son sujet est pris dans le déplacement du photographe et des autres, dans l’éphémère et l’insaisissable.

Mode opératoire et matériels

Ses clichés photographiques résident dans le hasard des rencontres. Il ne définit presque jamais à l’avance l’objet de ce qu’il va photographier. Il est guidé par son inconscient et ses obsessions : l’obscurité, la peur ou encore l’acte sexuel, et plus précisément par son rapport à l’existence.

Antoine d’Agata utilise un appareil de petit format (Leica), ce qui rend la prise de vue aisée en fonction des situations dans lesquelles il se trouve. Il peut aussi se servir d’un Polaroid et d’appareils jetables. Il travaille en argentique et numérique, en noir et blanc et en couleur. -biographie extraite de Wikipedia

Prix et récompenses

Années 1990

1994 : 1er prix du Festival des jeunes Créateur, Paris
1996 : Prix Voies Off
1999 : Bourse Villa Médicis Hors les murs, France
1999 : Prix Forscher Fellowship, États-Unis

Années 2000

2001 : Prix Niepce, Paris
2004 : Prix du Festival international de photographie, Higashikawa, Japon
2008 : Grand Prix du film documentaire, Festival Entrevues de Belfort
2011 : Le Grand Prix International des 4e Rencontres photographiques de Créteil