Depardon Raymond

Raymond Depardon, né le 6 juillet 1942 à Villefranche-sur-Saône, est un photographe, réalisateur, journaliste et scénariste français. Réalisateur de film documentaire, il exerce aussi comme reporter et a créé l’agence photographique Gamma en 1966. Il est membre de Magnum Photos depuis 1979.

Il s’est vu décerner plusieurs distinctions dont le Grand Prix national de la photographie, plusieurs Césars du cinéma, le Prix Louis-Delluc, et le Prix Nadar.

Raymond Depardon découvre la photographie à 12 ans grâce à un appareil 6×6 offert par son frère ; il prend ses premiers clichés dans la ferme familiale du Garet. Après son certificat d’études, il devient apprenti dans une boutique de photographie de Villefranche-sur-Saône avant de suivre par correspondance des cours de photographie et d’installer un petit laboratoire de photographie dans la ferme de ses parents.
En octobre 1958, il devient l’assistant du photographe Louis Foucherand à Paris. Mais, en 1959, celui-ci s’associe avec Louis Dalmas pour fonder l’agence Dalmas ; Depardon devient alors pigiste de cette agence et finit, à force de persévérance, par être reconnu comme photographe : en août 1960, alors qu’il n’a que dix-huit ans, Dalmas lui propose de partir au Sahara avec un forfait de 800 francs pour suivre une expédition cherchant à étudier la résistance du corps humain à la chaleur.

En arrivant, l’expédition est confrontée à un fait divers : quelques jeunes appelés du contingent qui, le jour du 15 août, étaient partis chasser la gazelle, se sont perdus. Les membres de l’expédition partent à leur recherche, escortés de militaires et de médecins de l’hôpital américain. Ils les trouvent et parviennent à en sauver trois sur sept. Raymond photographie « l’événement ». À leur retour, le capitaine de la légion le fait appeler dans son bureau et lui demande de lui donner ses films. Il aurait refusé, prétextant les avoir déjà transmis à une autre personne. À son retour, son reportage fait la une de France-Soir et de Paris Match. Raymond Depardon devient alors reporter salarié au sein de l’agence Dalmas.

Raymond Depardon couvre ensuite la guerre d’Algérie et la guerre du Viêt Nam, mais aussi des sujets d’actualité, et traque les célébrités comme un authentique « paparazzo ». En 1966, il fonde avec Gilles Caron l’agence Gamma.

Parallèlement à son travail de photographe, il commence à réaliser des films documentaires.

En 1978, Raymond Depardon rejoint l’agence Magnum et quitte l’agence Gamma en 1979. Il se rend en 1979 en Afghanistan où il suit pendant cinq semaines une colonne de maquisards. Ses photos et les textes qui les accompagnent sont publiés sous le titre de Notes chez Arfuyen. En 1981, son film Reporters, où il suit des reporters de l’agence Gamma en action, reste sept mois à l’affiche du cinéma Quartier latin.

Marié en 1987 avec Claudine Nougaret, productrice de cinéma, réalisatrice et ingénieur du son, il affirme travailler avec elle à parts égales sur ses films depuis la seconde moitié des années 1980.

Il reçoit le Grand Prix national de la photographie en 1991.

En 2010, il fonde avec Diane Dufour un lieu indépendant consacré à l’image document dans le 18e arrondissement de Paris, Le Bal.

En 2011, il présente La France de Raymond Depardon à la Bnf, une exposition de photos regroupant des clichés, réalisés dans toute la France durant cinq ans, sur ce qui semble des non-sujets, à la fois insolites et banals. En 2012, son film Journal de France, réalisé avec Claudine Nougaret, est présenté hors compétition au festival de Cannes, et nommé pour le César du meilleur documentaire.

En 2012, le président de la République française, François Hollande, choisit Raymond Depardon pour faire son portrait officiel. Raymond Depardon a réalisé le portrait le 29 mai 2012 dans le jardin du palais de l’Élysée.

En septembre 2024, il reçoit le prix de la Bibliothèque nationale de France, créé en 2009, qui récompense l’œuvre entière d’un auteur vivant de langue française quelle que soit sa discipline.

Un des traits les plus caractéristiques de l’œuvre photographique de Raymond Depardon est la revendication de la subjectivité du photographe et de sa volonté de photographier des «non-sujets», des « temps morts », ce en quoi il se détache de l’école du reportage humaniste à l’européenne de Cartier-Bresson et se rapproche de l’école américaine et des photographes tels que Walker Evans et Paul Strand. -extraits de la biographie de Wikipedia