Ce catalogue présente des œuvres de Adriana Lestido, Andrea Gayer, Diane Arbus, Francesca Gardini, Gabriele und Helmut Nothhelfer, Graciela Iturbide, Helen Levitt, Jo Ractliffe, Judith Joy Ross, Kattia García Fayat, Lisette Model, Luz María Bedoya, Martha Rosler, Moyra Davey, Paz Errázuriz, Tarrah Krajnak, Ursula Schulz-Dornburg, Yolanda Andrade et Zoe Leonard ; textes de Astrid Ullens de Schooten Whetmall et Béatrice Andrieux, photos en n.b. et en couleurs.
« Regards de Femmes » propose une relecture de la présence des femmes artistes dans la collection d’Astrid Ullens de Schooten Whettnall. Passionnément impliquée pour sa Fondation, créée dans un quartier populaire de Bruxelles, la collectionneuse belge consacre toute son énergie à valoriser et aider les artistes tous genres confondus. Pour les dix ans de la Fondation A, l’idée de mettre en avant les artistes femmes de la collection devient une évidence pour Astrid Ullens de Schooten Whettnall. Les artistes collectionnées par une femme y sont présentées par une commissaire. C’est une histoire commune qui se veut ouverte, élargie aux artistes avec des pratiques transversales utilisant le médium pour un projet spécifique. Les dix-neuf femmes choisies ont toutes en commun un engagement au sein de leur communauté avec une volonté de dénoncer, de rompre les codes et de faire bouger les lignes sur la question de la justice sociale, de la féminité, de l’environnement. La perspective se veut également globale incluant des artistes d’Amérique Latine comme Yolanda Andrade, Luz María Bedoya, Kattia García Fayat et Graciela Iturbide et des figures historiques comme Diane Arbus, Helen Levitt et Lisette Model. L’école allemande, présente dans la collection, révèle les séries d’Andrea Geyer et d’Ursula Schulz Dornburg ainsi que les travaux du couple Gabriele et Helmut Nothhelfer exposés pour la première fois, tout comme les tirages en couleur réalisés par l’italienne Francesca Gardini. Le projet qui réunit les œuvres de la canadienne Moyra Davey, des américaines Zoe Leonard et Martha Rosler, de la sud-africaine Jo Ractliffe, et de l’américano-péruvienne Tarrah Krajnak vise à élargir le propos sur la mise en évidence des contextes historiques qui ont entouré, favorisé ou limité la reconnaissance des artistes femmes. Enfin le travail de l’immense portraitiste américaine Judith Joy Ross, exposé lors de l’ouverture de la Fondation il y a dix ans, illustre l’engagement de la photographe auprès des activistes ou des jeunes en échec scolaire. Chacune à leur façon, ces artistes déterminées, pionnières et uniques expriment une forme de résistance aux normes qu’elles soient sociales, genrées ou politiques. Elles nous rappellent que nous vivons dans un espace présent qui porte les traces indélébiles et éphémères de son histoire que nous devons continuer d’observer avec attention. -Béatrice Andrieux, commissaire de l’exposition