La Nuit à Tbilissi, l’Est est gommé, effacé. Ne reste de l’Est que quelques reflets lumineux sur d’antiques Lada, garées, encastrées dans les venelles. L’Est dans la manière de jeter un verre de Tchatcha, par-dessus son épaule, sec. L’Est dans la manière de dire à un touriste aviné qui chante l’Internationale : « Tes plus beaux rêves sont nos pires cauchemars ». Dans cette ville de princes et de gangsters, tentée de devenir une destination touristique pour hipsters, la jeunesse se fédère autour des musiques électroniques, du rock indé et des arts plastiques. Elle y mène des combats contre certains aspects de la société patriarcale géorgienne. Les clubs, les festivals et les expositions éphémères sont autant de lieux de fête et de revendication. Au cours de dîners interminables, on y célèbre un certain art de vivre, sans pour autant oublier le Grand Jeu qui se joue dans le Caucase, sous les regards des lointains européens et des voisins russes, turcs, iraniens.
Ce livre est un long poème, le récit en photographies et textes de la rencontre amoureuse d’Arnaud Contreras avec Tbilissi, avec la Géorgie ; photos en n.b.
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Arnaud Contreras est auteur, photographe, réalisateur, et producteur de documentaires pour France Culture et RFI. Il développe des projets documentaires au long cours. Il voyage régulièrement en Géorgie depuis 2003.