1ère édition tirée à 750 exemplaires.
Comme une suite musicale qui alterne mouvements lents et vifs, danses joyeuses ou pièces plus sévères, mais toujours dans la même tonalité qui garantit son unité, la Suite Basque que Charles Fréger a créée est la même variation photographique sur la silhouette : chacune des six séries qui la composent, compose des images avec la forme en contre-jour, dans l’ombre. L’intérêt de Charles Fréger pour la silhouette remonte en fait à la série Wilder mann, qu’il a progressivement accompagnée, dans son livre et ses expositions, de grandes silhouettes noires des masques photographiés. Comme si les paysages et les détails exotiques de ses photographies, détails qui signaient en partie leur originalité, devaient fondre pour le photographe, peu à peu à perdre. Devenir seulement des contours et des formes noires qui, à la fin, suffiraient à donner le sens des personnages et leur présence. Leur silhouette, simple et essentielle, condenserait alors ce qu’on pourrait appeler « l’âme » du modèle.
Les photographies de cette nouvelle Suite, ensemble, interrogent l’« âme » de ce pays très particulier qu’est le Pays Basque. Une âme faite de passé, historique et reconstruite, et présente, mais dont le mélange, indéniablement, est devenu aujourd’hui constitutif d’une identité originale et singulière. Les personnages des Pastorales, des histoires des voyageurs, des récits de terribles faits historiques que Charles Fréger a photographiés, tous jouent un rôle, font partie d’un théâtre. Ils portent un costume, une personnalité, pour incarner un héros du geste basque : en cela, rendant leurs visages visibles et reconnaissables, les détails de leurs tenues deviennent accessoires. Le choix de Charles Fréger de les photographier contre la lumière, silhouettes dans l’ombre, prend tout son sens. Au cours de la série, il joue avec son médium, ses qualités et ses variations, s’y délectant presque : des figures ombragées et grises où quelques couleurs subtiles peuvent être discernées, l’inversion négative des silhouettes blanches, le noir profond des profils découpés… La photographie de Charles Fréger est inventive, interprète, donne sa propre voix. Sa Suite est mise en place, unique et musicale ; texte en anglais, français et basque par Aitzpea Leizaola , Marie Darrieussecq et Martine Sadion.
1st edition of 750 copies.
Like a suite in music that alternates slow and lively movements, joyful dances or more severe pieces, but always in the same tonality that guarantees its unity, the Basque Suite that Charles Fréger has created is the same photographic variation on the silhouette: each of the six series that make it up, composes images with the form in backlight, in shadow. Charles Fréger’s interest in the silhouette actually dates back to the Wilder mann series, which he gradually accompanied, in his book and exhibitions, by large black silhouettes of the photographed masks. As if the landscapes and the exotic details of his photographs, details which signed in part their originality, had to for the photographer, little by little to be lost, to melt. To become only outlines and black forms which, in the end, would be enough to give the meaning of the characters and their presence. Their silhouette, simple and essential, would then condense what one could call “the soul” of the model.
The photographs of this new Suite, together, question the “soul” of this very particular country that is the Basque Country. A soul made of both past, historical and reconstructed, and present, but whose mixture, undeniably, has become today constitutive of an original and singular identity. The characters of the Pastorals, of the stories of the travelers, of the accounts of terrible historical facts that Charles Fréger has photographed, all play a role, are part of a theater. They wear a costume, a personality, to embody a hero of the Basque gesture: in this, making their faces visible and recognizable, the details of their outfits become accessory. Charles Fréger’s choice to photograph them against the light, silhouettes in the shadows, takes on its full meaning. Over the course of the series, he plays with his medium, its qualities and its variations, almost reveling in it: shadowy and gray figures where a few subtle colors can be discerned, the negative inversion of white silhouettes, the deep black of the cut-out profiles… Charles Fréger’s photography is inventive, interprets, gives its own voice. His Suite is set up, unique and musical ; text in english, french and basque by Aitzpea Leizaola , Marie Darrieussecq and Martine Sadion.