Avec cette monographie, Christophe Jacrot rassemble une sélection de ses clichés les plus intenses depuis 2019 (et quelques plus anciennes) : couleurs chatoyantes ou immaculées de collines et de montagnes, maisons solitaires perdues dans les neiges virevoltantes, êtres rigidifiés par le froid et silhouettes évanouies sous la pluie ou la neige dans des grandes mégalopoles à la verticale, rivages presque submergés par les vagues… Les contours du réel s’effacent-ils en même temps que le monde est emporté dans l’incertitude ?
« J’aime les livres photos, une façon simple et surtout intime de dévorer de la photographie. Avec Eaux Fortes, je reprends l’idée d’un livre de grande taille (40×32 cm), à l’italienne, qui ne rentrera pas dans votre bibliothèque ! Je souhaite offrir des grandes images toutes en plénitude, sans pli, on entre dedans comme on rentre dans un bain chaud.
Les confinements ont été au début une vraie souffrance, puis une parenthèse très étrange. Seul sur les routes, tout seul dans un hôtel resté ouvert, j’avais quand même l’impression de transgresser une règle. Transgression assez stimulante finalement. Les meilleures images de cette période seront dans ce livre.
Eaux Fortes restera fidèle à mon travail, avec mon approche toujours très picturale. C’est une nouvelle fois une immersion dans le « mauvais temps » avec de la matière, et des images narratives comme j’aime tant les faire, beaucoup plus colorées que mes deux précédents, avec autant de pluie que de neige.
Rappelons-nous aussi que nous sommes tous un peu faits de notre climat, de notre météo. Et que détruire notre climat. C’est un peu nous détruire aussi. »