Cornelia Suhan : Silent Witness

Photographe Suhan Cornelia
“Une guerre n’est pas terminée quand les armes sont silencieuses.” - Cornelia Suhan

‘A war is not over when the weapons are silent.’ - Cornelia Suhan

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Dans Silent Witness, des photographies de maisons privées et de bâtiments publics dans lesquels des crimes de guerre — en particulier des viols de femmes de tous les groupes ethniques vivant en Bosnie-Herzégovine — ont été commis pendant la guerre de Bosnie (1992-1995) sont combinées avec des témoignages des femmes qui ont survécu. Les photographies de Cornelia Suhan de ces édifices — les témoins silencieux — permettent de raconter des histoires sans exposer à nouveau les personnes touchées au public.

En août 1993, Cornelia Suhan s’est rendue pour la première fois en Bosnie pour aider à établir un centre de thérapie à Tuzla pour les femmes violées. Elle devait revenir chaque année – elle n’a manqué que l’année de la naissance de sa fille – et en 2018, elle a commencé à prendre des photos.

« J’ai continué à passer devant des bâtiments où les crimes avaient été commis pendant mes séjours en Bosnie. Ils sont dispersés sur tout le territoire national quelque part complètement inoffensif sur une route de campagne, sur une rue de village, sur le terrain d’une usine. Le terrain d’une coopérative agricole, dans un quartier résidentiel de la ville ou sur le terrain de l’école… Abandonnés, ces bâtiments étaient là ; rien n’indiquait les crimes commis là-bas, des murs morts de maisons me regardaient.

Suhan a commencé à rechercher les sites plus systématiquement à partir de 2019 afin de documenter les crimes de guerre dans différentes régions du territoire national. Nulle part elle n’a découvert de plaques sur les bâtiments commémorant les crimes ou rendant hommage aux survivants ni aux femmes assassinées dans le cadre de viols de guerre.

« Tout cela m’est resté, parce que pour moi, les bâtiments semblaient entretenir un lien avec les anciens événements de la guerre comme des témoins silencieux, qu’ils soient rénovés, abandonnés, réoccupés ou ravivés dans leur fonction d’origine ; j’ai remarqué que certaines maisons étaient encore abandonnées après la guerre ; Pour moi, ils ressemblaient à des « intouchables », tandis que dans d’autres, toutes les traces avaient été enlevées. ’

Le livre comprend près de 90 images montrant certains des bâtiments où les crimes ont été commis – écoles et salles de sport, hôpitaux et quartiers généraux de la police, garages, immeubles d’appartements, hôtels et spas, usines, cantines, gares routières, quartiers généraux de l’armée, prisons, musées et mosquées. Le bâtiment est visible, mais pas ce qui s’est passé à l’intérieur. La documentation de Suhan sur les bâtiments permet une présentation factuelle et transmet des informations et des preuves pour commencer à percevoir et à tenter de comprendre l’énormité et l’ampleur des crimes contre les femmes au cours de cette période.

« Les bâtiments et les lieux représentés dans les photographies sont l’occasion d’un processus de commémoration et de commémoration. Ils nous parlent d’une manière différente de ce que les femmes (peuvent) faire elles-mêmes. Elles — ces lieux, ces maisons — comme des « objets parlants » nous imposent des images difficiles à supporter et qui bousculent notre perception habituelle. Ils permettent d’avoir un aperçu (de l’expérience) des espaces que nous isolons « normalement » bien dans la vie quotidienne et que nous gérons avec honte, silence ou dissimulation. Si l’événement est vu et évoqué, nous remettons en question son tabou – Verena Bruchhagen

In Silent Witness photographs of private houses and public buildings in which war crimes—specifically rapes of women of all ethnic groups living in Bosnia and Herzegovina—were committed during the Bosnian War (1992-1995) are combined with testimonies from the women who survived. Cornelia Suhan’s photographs of these buildings— the silent witnesses—allow the stories to be told without exposing those affected to the public again.

In August 1993 Cornelia Suhan went to Bosnia for the first time to help establish a therapy centre in Tuzla for women who had been raped. She was to return every year—missing only the year of the birth of her daughter—and in 2018 she began to take photographs.

‘I kept driving past buildings where the crimes had been committed during my stays in Bosnia. They are scattered all over the national territory somewhere completely innocuous on a country road, on a village street, on the grounds of a factory, the grounds of an agricultural cooperative, in a residential area in the city or on school grounds….Abandoned, these buildings lay there; nothing indicated the crimes committed there anymore, dead walls of houses stared at me.’

Suhan began researching the sites more systematically from 2019 onwards in order to document war crimes in different regions throughout the national territory. Nowhere did she discover plaques on the buildings commemorating the crimes or paying tribute to the survivors nor the women murdered in the context of war rape.

‘All this stayed with me, because for me the buildings seemed to maintain a connection to the former events of the war like silent witnesses, whether renovated, abandoned, reoccupied or revived in their original function. I noticed how some houses still stood abandoned after the war; to me they seemed like the ‘untouchables,’ while in others all traces had been removed.’

The book includes nearly 90 images showing some of the buildings where the crimes were committed—from schools and sports halls, to hospitals and police headquarters, garages, apartment buildings, hotels and spas, mills, factories, canteens, bus stations, army headquarters, prisons, museums and mosques. The building are visible, but not what happened within. Suhan’s documentation of the buildings enables a factual presentation and conveys information and evidence to both begin to perceive and attempt to understand the enormity and scale of the crimes against women during this period.

‘The buildings and places represented in the photographs are an occasion for a process of remembrance and commemoration. They speak to us in a different way than the women (can) do themselves. They—these places, these houses—as ‘talking objects’ impose on us images that are difficult to bear and that shake up our usual perception. They enable insights into (experience) spaces that we ‘normally’ isolate well in everyday life and manage with shame, silence or concealment. If the event is witnessed and brought up, we challenge its tabooing’ – Verena Bruchhagen

Poids 800 g
Dimensions 17,5 × 24 cm
Date d'édition

EAN

9781915423214

Editeur

Photographe

Spécifité

Ville

ISBN 9781915423214
Langue(s) anglais
Nombre de pages 192
Reliure Relié