« Nous passons en voiture. Tu es là mais nous ne sommes pas conscients de toi, nous n’avons pas le temps. Vous êtes allongé le long de lignes peintes en blanc, parfois au milieu de la route. Comme si tu voulais crier ‘voir-moi, je suis ici, j’existais’. Un stylo à aile cassé, une poitrine rouge. Des oiseaux noirs tournent autour. Tu saignes, te raidisses, te décompose. Le processus se poursuit au milieu de notre vie quotidienne, parfois pendant plusieurs semaines. Nous passons. Nous nous dépêchons. Je reste.
Depuis qu’Emil Malmborg a commencé à photographier des sangliers, des pigeons, des mouettes, des hérissons et d’autres animaux dans les fossés en bordure de route, sur le bitume brut et dans le gravier poussiéreux, le monde tourne de plus en plus vite. Dans un monde en évolution rapide, ses images sont un rappel important d’arrêter.
– J’ai essayé de rendre la mort belle, de donner aux animaux quelque chose d’une dignité et de rendre visible une partie de nos routes suédoises qui est autrement rarement laissée de côté.
Son projet est idiosyncratique et bien photographié. La combinaison du beau et du macabre est émouvante.
L’auteur Patrik Svensson résume bien l’intention dans sa postface lorsqu’il établit des parallèles avec la façon dont nous, les humains, traitons la mort et honorons nos chers disparus.
“We drive past. You’re there but we are not aware of you, we don’t have time. You lie there along white painted lines, sometimes in the middle of the road. As if you want to scream ‘see me, I am here, I existed’. A broken wing pen, a red breast. Black birds circling. You bleed, stiffen, decompose. The process goes on in the midst of our daily life, sometimes for several weeks. We pass by. We hurry on. I stay.”
Since Emil Malmborg fifteen years ago began photographing wild boars, pigeons, seagulls, hedgehogs and other animals in roadside ditches, on raw tarmac and in dusty gravel, the world has spun faster and faster. In a fast-paced world, his images are an important reminder to stop.
– I have tried to make death beautiful, give the animals something of a dignity, and make visible a part of our Swedish roads that is otherwise rarely given space.
His project is idiosyncratic and well-photographed. The combination of the beautiful and the macabre is moving.
Author Patrik Svensson encapsulates the intention well in his afterword when he draws parallels to how we humans deal with death and honour our dearly departed.
