Femme photographe, immigrée juive hongroise dans le Paris des années 1920 : voilà une situation qui ne prédestinait sans doute pas Ergy Landau à une postérité éclatante. L’histoire n’a pas fait mentir le destin, à l’évidence. C’est que le paysage photographique de l’époque est dominé par les hommes, et la diaspora artistique hongroise n’y fait pas exception. László Moholy-Nagy, André Kertész, Robert Capa ou Brassaï ont leur place dans toutes les histoires de la photographie, alors que les noms de Nora Dumas, Ylla, Alexandra Kinga Fekete, Suzanna Nagy ou Krisztina Sardi, comme celui d’Ergy Landau, en restent majoritairement absents.
La présente monographie entend combler cette lacune en mettant en lumière la trajectoire à la fois singulière et à bien des égards exemplaire d’Ergy Landau.
Laurence Le Guen, docteur en littérature française et grande connaisseuse de l’œuvre de la photographe, et David Martens, professeur de littérature française à Louvain en Belgique et spécialiste du rapport entre littérature et photographie, éclairent le corpus d’images d’une étude à la fois approfondie et accessible, issue de patientes recherches documentaires et historiques, retraçant le chemin d’Ergy Landau et le contexte de l’époque.
L’ouvrage propose un parcours à la fois biographique et thématique dans l’œuvre d’Ergy Landau à travers une large sélection de photographies et de nombreuses reproductions de documents provenant des archives de la photographe – négatifs, planches contacts, correspondances, carnets de travail, publications dans la presse, livres pour enfants… – , la majeure partie étant publiée ici pour la première fois. Cette monographie rétablit ainsi Ergy Landau à sa juste place dans l’histoire de la photographie du Xxe siècle, tout en contribuant à la reconnaissance du rôle décisif des femmes dans l’histoire de la photographie ; textes de Laurence Le Guen, David Martens, Kathleen Grosset