Après le catalogue FLUX (décembre 2021), l’ouvrage FLUX, LES ÉCRITS, met en valeur principalement les textes des 4 écrivains : Héloïse Conesa, Nicolas Misery, Jean-Rémi Touzet, Pierre Parlant. Ils fouillent, cherchent, analysent l’œuvre d’Éric Bourret et la recontextualise.
Depuis près de 30 ans Eric Bourret arpente le monde et sa nature vive, des sommets Himalayens aux littoraux de la Méditerranée, d’où il nous livre son expérience sensible et philosophique du paysage. Invité d’honneur du festival Photo Marseille, les Musées de Marseille, ont présenté une rétrospective du travail récent d’Éric Bourret (2010-2020) dans l’écrin exceptionnel du Centre de la Vieille Charité à Marseille (21 octobre 2021-27 février 2022)
Héloïse Conesa a écrit : « Éric Bourret dépasse le renouvellement de la tradition esthétique d’un genre pour proposer une véritable incorporation de la nature dans ses images. L’artiste ne se met pas face à la nature comme le ferait un naturaliste mais il se place in medias res, au cœur du paysage, ce que vient conforter le rendu pulsatile de ses images. »
Nicolas Misery a écrit : « Alors qu’il nous donne à voir des œuvres hautement cinétiques, Éric Bourret semble vouloir traduire aussi – ou peut-être plus justement concrétiser – un bruissement quasiment atonal qui peut être celui d’un glacier en mouvement, d’une forêt gémissante au moment d’être traversée par le vent, d’un choc plein de sécheresse entre deux éléments minéraux. »
Jean-Rémi Touzet : « La sérialité que l’on retrouve chez Éric Bourret jusqu’à la superposition de prises de vue participe de la remise en cause de la construction objective, permanente et fixe de la nature au bénéfice de son appréhension subjective, éphémère et vibratoire qui prend en compte la nature humaine et sa finitude. Lorsqu’on lui fait remarquer le caractère abstrait de ses photographies, Éric Bourret répond d’ailleurs qu’il se sent « beaucoup plus proche de Joan Mitchell et Philip Guston traitant des nymphéas de Monet que de Caspar David Friedrich et ses mers de nuages. »
Pierre Parlant a écrit : « Lorsqu’en marchant il parcourt ces espaces, lorsqu’il dirige l’objectif vers là-haut, et que l’index déclenche, Éric Bourret photographie-t-il simplement le ciel, comme on a pensé pouvoir l’affirmer d’entrée de jeu ? Et s’il donnait justement à voir ce que le signifiant ciel peine à embrasser ? Si, au bout du compte, ses images exposaient autre chose que cette chose qui surplombe le marcheur ? Pour risquer une réponse, il faut patienter et commencer par regarder un peu mieux. C’est- à-dire un peu plus. Plus longtemps. »