Le temps de quatre automnes, Géraldine Lay a photographié le Japon. Chaque année, elle y a retrouvé la même lumière blanche qui fait éclater les couleurs. Circulant en train d’un point à un autre, elle s’est éloignée peu à peu des grandes villes, partie à la rencontre d’un quotidien moins spectaculaire, plus rugueux peut-être, et en quête d’une nouvelle matière, au sens propre comme au figuré.
Car ses images se révèlent foisonnantes en trames et textures, d’où surgissent ici et là d’intenses à-plats de couleur. Difficile de ne pas songer à la peinture. Pourtant, la photographe, marchant peut-être dans les pas de l’auteur de l’Éloge de l’ombre, l’écrivain Jun’ichirō Tanizaki, joue ici de l’ombre comme jamais. Une étrangeté court parmi les paysages comme chez ses personnages – quelque chose d’irrésolu qui pourtant nous happe.
Au fil de correspondances aussi subtiles qu’évidentes, le regard navigue d’image en image. Des quatre automnes ont été soigneusement retenus 50 clichés. Ils composent un portrait du Japon, récit de l’itinérance d’une photographe occidentale au cœur d’un pays où quatre roches cubiques en bord de mer libèrent tout un imaginaire.
