1ère édition avec tampon du photographe & numérotée sur 600 exemplaires.
Il y a des choses que j’ai perdues au milieu de l’abondance croissante, et des choses que j’ai oubliées en vivant dans la ville. Au lieu des étoiles que je voyais dans le ciel, la nuit est remplie d’étoiles de néon qui scintillent étrangement comme des pièges lumineux. De bas en bas dans les vallées entre les bâtiments, les pics menaçants de béton noir forment des décors qui me semblent presque sublimes.
Me voici en train de boire du High Sour et de me disputer au milieu d’une rue du centre-ville, essayant d’oublier la douleur quand mon cœur se sent vide, et rêvant de Madonne, alors que je prends mon « syndrome chika chika de Tokyo » avec un petit soupir. Et je vais encore rire demain. Ce n’est pas parce que je me sens seul ou amusé, mais je ne ferai que m’entendre murmurer : « Quelle grande ville Tokyo est ! »
Quoi qu’il en soit, il y a toujours une ou deux idées folles qui me viennent à l’esprit et qui me remonteront sûrement, un jour… extrait de l’entretien avec Issei Suda, dans le numéro de mai 1983 de “Asahi Camera”
Artist Stamp & Numbered / Limited Editions of 600
There are things I have lost amidst the growing abundance, and things I have forgotten while living in the city. Instead of stars that I used to see in the sky, the night is filled with stars of neon that glitter suspiciously like beckoning light traps. From down in the valleys between buildings, the looming peaks of black concrete form sceneries that almost feel sublime to me.
Here I am, drinking High Sour and spluttering arguments in the middle of a downtown street, trying to forget the pain when my heart feels empty, and dreaming of Madonna, as I take my “Tokyo chika chika syndrome” with just a little sigh. And I’m going to laugh at things again tomorrow. That’s not because I feel lonely or amused though, but I will only hear myself muttering, “What a great city Tokyo is!”
Nonetheless, there is always a crazy idea or two flying around, and they will surely come to my mind and lift me up, eventually… -Issei Suda, from “Asahi Camera”, May 1983 issue