« Faire des photos en Israël et en Palestine était avant tout un défi émotionnel. Mes photographies traitent généralement de quelque chose d’éternel dans le paysage, mais dans cet endroit, les couches d’histoire et de conflit, la peur et l’hostilité, ont frustré mon appareil photo. J’ai beaucoup voyagé en Cisjordanie, pas pour des raisons politiques, mais parce que j’aimais le paysage entre les villes. J’ai essayé de regarder la terre, sans préjugé ni jugement. Je ne voulais pas m’occuper des masques des gens et je ne voulais pas mettre mon propre masque. Je voulais le voir tel que l’olivier le voit. Mais je me sentais dépassé par les réalités qui m’entouraient. Je me sentais triste et mal à l’aise la plupart du temps, et je me suis retrouvé à essayer de faire des photos dans un endroit que je ne voulais pas être. C’était difficile, mais avec le recul, je peux voir que cela m’a forcé à changer en tant qu’artiste et j’en suis reconnaissant. Lors de mon dernier voyage, j’ai pu voir non seulement la terre, mais aussi mon propre esprit, avec son relief inégal et ses mouvements, et toucher quelque chose d’élémentaire. » Jungjin Lee
“Making pictures in Israel and Palestine was above all an emotional challenge. My photographs usually deal with something eternal in the landscape, but in this place the layers of history and conflict, fear and hostility, frustrated my camera. I happened to travel a lot in the West Bank, not for any political purpose, but because I liked the landscape between the cities. I tried to gaze at the land, without prejudice or judgment. I didn’t want to deal with the masks of the people and I didn’t want to put on my own mask. I wanted to see it as the olive tree sees it. But I felt overwhelmed by the realities around me. I felt sad and uncomfortable much of the time, and I found myself trying to make photographs in a place I didn’t want to be. It was difficult, but looking back, I can see that it forced me to change as an artist and I am grateful for that. On my final trip, I was able to see, not only the land, but my own mind, with its uneven terrain and movements, and to touch something elemental.” ― Jungjin Lee
