En redéfinissant la photographie comme concept et comme acte, le travail de Ghirri a joué un rôle important dans l’expansion des possibilités de l’art visuel. Les photographies choisies pour le catalogue, créées et publiées par la Galerie Taka Ishii et Case Publishing, capturent et représentent les vues de Ghirri sur le monde extérieur et intérieur, la relation entre la réalité et la dualité métaphysique et la distance entre la réalité et la représentation exprimée dans les œuvres de Ghirri.
Ghirri a passé sa jeunesse dans les années 1950 et 1960, à une époque de croissance économique et de transition culturelle. Il se familiarise avec l’art à cette époque, et par l’art conceptuel, l’un des mouvements les plus populaires de l’époque, il commence à faire des photographies en collaboration avec d’autres artistes à la recherche d’images photographiques qui ne sont pas simplement des enregistrements documentaires. Fondée sur l’expérimentation, la pratique photographique de Ghirri ne se caractérise ni par le professionnalisme du photographe de studio ni par l’amateurisme du photographe amateur. Par la photographie, il voulait aborder la complexité et l’incompréhensibilité de la relation entre soi et le monde extérieur. Il a formé son regard à reconnaître son positionnement entre le connu et l’inconnu.
Les thèmes et les concepts abordés dans les œuvres de Ghirri sont exceptionnellement divers, mais ses photographies constituent une série d’explorations dialectiques axées sur « le regard ». Par sa pratique, il explore sans cesse, intensément et avec grâce, la relation entre réalité et image. Ses photographies démontrent que les images, comme les annonces et les affiches dans les espaces publics, peuvent être catégorisées de façon analytique en « images transformées en réalité » et « réalité transformée en images ». Ils montrent également que l’extraction partielle et l’effacement du monde par le cadrage expose les frontières ambiguës de la réalité et la forme changeante du paysage, et que les images projetées par le spectateur produisent et effacent le réel et le fantastique. Les photographies de Ghirri sont le produit d’une recherche d’harmonie et de diversité menée en examinant des binaires métaphysiques, tels que la réalité et l’apparence (ou mimétisme), l’actualité et la représentation, la présence et l’absence, et les mondes intérieurs et extérieurs, au même niveau. Ils indiquent que les photographies ne sont pas des reproductions fidèles du monde, mais plutôt un assemblage de fragments du monde « vu ». Ses œuvres suggèrent donc que toutes les photographies sont des témoignages du regard et posent un nombre infini de questions sur la façon dont nous pourrions penser à travers l’image ; texte de Jun Aoki.
By redefining photography as a concept and as an act, Ghirri’s work has played an important role in expanding the possibilities of visual art. The photographs chosen for the catalogue, created and published by Taka Ishii Gallery and Case Publishing, capture and represent Ghirri’s views at the outer and inner world, the relationship between reality and metaphysical duality and the distance between reality and representation expressed in Ghirri’s works.
Ghirri spent his youth in the 1950s and 1960s, during a time of economic growth and cultural transition. He familiarized himself with art at this time, and through conceptual art, one of the most popular movements of the era, he began making photographs collaboratively with other artists pursuing photographic images that were not merely documentary recordings. Founded on experimentalism, Ghirri’s photographic practice is neither characterized by the professionalism of the studio photographer nor the amateurism of the photo fan. Through photography, he aimed to address the complexity and incomprehensibleness of the relation between the self and outside world. He trained his gaze at his subjects to acknowledge his positioning between the known and unknown.
The themes and concepts addressed in Ghirri’s works are exceptionally diverse, but his photographs constitute a series of dialectical explorations focused on “the gaze.” Through his practice, he ceaselessly, intensively, and gracefully explored the relation between reality and image. His photographs demonstrate that images, such as ads and posters in public spaces, can be analytically categorized into “images turned into reality” and “reality turned into images.” They also show that the partial extraction and erasure of the world through framing exposes the ambiguous boundaries of reality and the changing form of the landscape, and that images projected by the viewer both produce and erase the actual and fantastic. Ghirri’s photographs are products of a search for harmony and diversity carried out by examining metaphysical binaries, such as reality and appearance (or mimicry), actuality and representation, presence and absence, and inner and outer worlds, at the same level. They indicate that photographs are not faithful reproductions of the world, but rather an assemblage of fragments of the “seen” world. His works thus suggest that all photographs are testimonies of the gaze and pose an infinite number of questions about how we might think through the image; text by Jun Aoki.
