Par l’utilisation d’une chambre photographique, Hoffmann prend le contrepied de cette pratique en s’approchant très près de ses sujets pour les saisir, de manière spontanée, sans regarder dans le viseur. Il prélève ainsi des postures fugaces, des fragments de corps, de gestes, parfois éblouis par une lumière directe, cassante, soulignant avec précision des textures de peaux, de chevelures et de vêtements, qui débordent parfois du cadre. La composition complexe de l’image faisant jouer différents plans et laissant parfois apparaître la silhouette de l’artiste, questionne la temporalité intrinsèque du médium photographique.
Cet ouvrage au grand format, qui souligne le sentiment vertigineux qui saisit le regardeur au fil du déroulé de la série, se compose d’une sélection très resserrée de photographies de la série originale. Il est accompagné d’un essai de l’historienne de l’art Anne Bertrand, qui dévoile les différents prismes du travail de Lukas Hoffmann et le contextualise dans l’histoire de la photographie contemporaine. Le texte sera publié en version bilingue : français/anglais, ainsi qu’en allemand dans un leaflet glissé dans le livre.
A major series by Swiss photographer Lukas Hoffmann, Strassenbilder takes the opposite approach to street photography. Working with a view camera, Hoffmann gets as close as possible to his subjects, capturing them spontaneously, without precise framing, capturing fleeting postures, body fragments and gestures, sometimes dazzled by direct, brittle light, precisely highlighting the textures of skin, hair and clothing, which extend beyond the frame. The complex composition of the image questions the intrinsic temporality of the photographic medium. This large-format book presents a sharp selection of images, among a corpus of over 500, published here for the first time.
The album format – echoing the large-format negative of the camera – underlines the vertiginous feeling that grips the viewer as the series unfolds. The book is accompanied by an essay by art historian Anne Bertrand, revealing the different prisms of Lukas Hoffmann’s work and contextualizing it within the history of contemporary photography.