Cette monographie parcourt l’ensemble du travail de Marie Bovo où la photographe capture, entre chien et loup, des espaces occupés par diverses communautés, à la quête de leurs moindres traces, tout en laissant absente la figure humaine. Marseillaise d’adoption, la photographe s’intéresse particulièrement aux zones urbaines ou rurales du bassin méditerranéen et des côtes africaines : cours intérieures ou restaurant kebab à Marseille, camp de Roms dans les faubourgs de cette même ville, appartements vides à Alger ou cuisines aménagées en plein air au Ghana. « C’est moins l’architecture qui m’intéresse, dit-elle, que la façon dont elle est vécue. » Les images de Marie Bovo donnent à voir les coulisses, ce qui est caché, ce qui demeure dans le silence.
Cette série fait l’objet d’une exposition à la Fondation Henri Cartier-Bresson (Paris) du 25 février au 17 mai 2020.
Ses temps de pause très longs en lumière naturelle et réalisés à la chambre captent le moindre détail. Le temps et le mouvement sont des composantes avec lesquelles Marie Bovo construit ses images et invite le regardeur à en décortiquer chaque composante. Les objets disparaissent d’une image à l’autre, les lumières se déclinent en teintes presque irréelles, la photographie devient picturale. Cette révélation du flux de la vie dans un aller-retour permanent entre passé et présent suggère des récits à venir ; sous la direction d’Agnès Sire, préface “De la photo comme art de la disparition” par Alain Bergalan photos en couleurs.
Cet ouvrage a reçu le soutien des galeries kamel mennour, Paris/London, OSL Contemporary, Oslo et Laurence Bernard, Genève.