Milieu crépusculaire, monde contaminé, enfermement, révolte, colère, mort et amour sont les jalons thématiques qui construisent la dramaturgie de cette narration. À travers un travail de séquençage rigoureux, confrontant des typologies d’images a priori presque dissonantes, la trame narrative est laissée volontairement ouverte. L’immersion dans ce corpus visuel est par ailleurs favorisée grâce à la musique créée spécifiquement pour le livre par Ripperton (écoutable par l’intermédiaire d’un Qrcode) : tous les sens du lecteur sont ainsi stimulés dans ce projet conçu comme un ensemble pluridisciplinaire.
Composé de plus de 70 images, cet ouvrage, qui se présente dans un grand format, est enrichi par la présence de deux textes qui viennent prolonger le récit visuel. Le premier est un essai écrit par Victoria Mühlig, historienne de l’art, qui présente les différents thèmes et approches formelles du travail de Matthieu Gafsou, en apportant un éclairage à la fois critique, social et esthétique. Un second texte, du romancier Pierre Ducrozet, aborde sous un angle littéraire la série dans une fiction inédite de l’auteur. Conçu tel un compagnon de voyage, ce texte résonne avec le projet et l’enrichit d’une nouvelle voix, à l’instar de la musique de Ripperton.