Depuis que le globetrotting est devenu accessible à beaucoup et la mondialisation a atteint presque tous les coins du monde, il est devenu de plus en plus difficile pour les centres urbains de maintenir leur unicité. Les mêmes solutions architecturales et infrastructurales, les magasins et les restaurants rendent certains lieux interchangeables, privés de leurs caractéristiques particulières.
Certaines villes comme la ville natale de D’Agati, Palerme, qui est au centre de ses préoccupations depuis des décennies, tentent de résister à la mondialisation, d’autres – comme Bangkok, où il se sent presque chez lui, l’embrassent. Le résultat de ce dernier est un tissu urbain multicouche, chaotique, trépidant, mais qui en quelque sorte fait sens total et met en évidence une symbiose d’ancien et de nouveau, traditionnel et moderne, vu et caché. Cette symbiose est au centre de la série Bangkok Sketches. Tournés en 2017 lors de l’un des nombreux longs séjours dans la capitale thaïlandaise, les clichés en noir et blanc de la vie urbaine trouvent ordre et beauté dans les choses ordinaires – publicité extérieure, nœuds de câbles, ombres sur les bâtiments, taches sur le trottoir. D’une certaine façon, Bangkok Sketches pourrait être considéré comme une variante inhabituelle de la pratique photographique de D’Agati, car ici il rend hommage à la ville plutôt qu’au peuple, qui constitue toujours le cœur de son enquête. Cependant, ces rues et ces bâtiments vibrent avec la vie, ils sont bruyants et malodorants, ils ne sont pas une toile de fond mais un protagoniste à part entière de l’histoire. L’histoire que l’on veut percer, démêler, faire partie. Et quand la nuit arrive, D’Agati plonge dans un autre monde caché, dont il y en a beaucoup à Bangkok, le monde du BDSM et des clubs fétiches (Le projet Black Swamp). -Kateryna Filyuk
Since globetrotting became accessible to many and globalization reached almost every corner of the world, it has become harder and harder for urban centers to maintain their uniqueness. The same architectural and infrastructural solutions, shops, and restaurants render some places interchangeable, deprived of their special traits.
Some cities like D’Agati’s native Palermo, which has been a focus of his for decades, try to resist globalization, others – like Bangkok, where he feels almost at home, embrace it. The outcome of the latter is a multilayered, chaotic, hectic urban tissue, but one which somehow makes total sense and showcases a symbiosis of old and new, traditional and modern, seen and hidden. This symbiosis is at the center of the Bangkok Sketches series. Shot in 2017 during one of many long stays in Thailand’s capital, black and white snapshots of urban life find order and beauty in ordinary things – outdoor advertising, knots of cables, shadows on buildings, stains on the pavement. In a way, Bangkok Sketches might be considered an unusual twist in D’Agati’s photographic practice, as here he pays tribute to the city rather than to the people, who otherwise always constitute the core of his inquiry. However, these streets and buildings vibrate with life, they are loud and smelly, they are not a backdrop but a fully-fledged protagonist of the story. The story that one wants to penetrate, unravel, be part of. And when the night comes, D’Agati delves into another hidden world, of which there are many in Bangkok, the world of BDSM and fetish clubs (The Black Swamp project). -Kateryna Filyuk