Livre Épuisé.
Exemplaire État Neuf. (très léger jaunissement sur la tranche dû à la lumière du jour)
Publié à l’occasion de l’exposition à la Fondation nationale de la Photographie à Lyon en mai 1990.
“[…] J’avais un paysage dans la tête, un paysage toscan, mais je ne l’ai pas trouvé en Toscane, mais ici, dans le Tarn, dans cette enclave étrange où le peuplier et le cyprès se rejoignent. C’est un endroit dont je connaissais l’existence de façon rêvée, et qui à un moment donné m’est apparu, avec cette maison en pierre, carrée, un peu italienne, et ce jardin qui avait à la fois un côté très bucolique et un côté jardin à la française. C’est une rencontre qui a fait basculer ma vie quotidienne et mon emploi du temps. Cela s’est passé au début de la Mission Photographique de la Datar, et un peu grâce à elle. Nous avions quitté Paris un an pour vivre cette mission à la campagne, et j’ai commencé à faire Pau-Perpignan, Perpignan-Le Tarn, le Lot. Au fur et à mesure que j’avançais, je me suis recentré sur le Tarn, comme en spirale. J’ai abouti ici, dans ce lieu prédestiné, pour recommencer à l’envers, en une spirale beaucoup plus réduite, qui m’a conduit vers le principe du site quotidien.
J’ai compris que je ne pouvais pas travailler à l’illustration d’un paysage mythique, mais que je devais mythifier un paysage quotidien. “Une maison appartient à celui qui la regarde” dit un proverbe chinois. Il en va de même avec le paysage. Je vis quotidiennement cette photographie de paysage, ou ce paysage photographié. Le temps a plus d’importance que la pratique photographique, qui ne vient que constater ce temps vécu.[…)” -extrait du texte de Pierre de Fenoyl ; postface de Charles-Henri Favrod, sous la direction de Véronique de Fenoyl et Philippe Lambelet.